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Koupaki ou l’audace tranquille
Publié le mercredi 24 septembre 2014   |  24 heures au Bénin


Lancement
© aCotonou.com par DR
Lancement du livret bleu de Pascal Koupaki
Samedi 26 Octobre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : L`ancien Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki lance son livret bleu Photo : M. Pascal Irénée Koupaki


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​Au Bénin, depuis l’avènement en 2006 du régime prétendu du changement, Pascal Irénée Koupaki, dit PIK, apparaît aux yeux de tous comme un phénomène d’intégrité, de sérénité et de silence. Il est aussi un phénomène d’audace tranquille, audace qu’il a, en douze mois exactement, marquée de trois dates et repères indélébiles.
​Au sein du régime du faux changement, il a toujours été à part, non point à cause de ses hautes fonctions, mais parce que nul jamais ne put trouver sa main dans aucun des crimes financiers et autres qui avaient pris très vite leur sinistre envol et s’abattaient sans pitié sur le peuple. N’étant pas d’avis qu’il siège avec ‘‘ces gens-là’’, l’ensemble des Béninois ne tarda pas à souhaiter qu’il démissionnât et se mît en réserve de la République. Il finit par démissionner, non pas sous la pression, mais au moment par lui choisi, après sept ans de loyauté sans compromission. Ses admirateurs boudèrent : pourquoi être resté si longtemps avec ‘‘ces gens-là’’. Il passa service le 13 août 2013. Première date, premier repère.
​Deux mois et demi plus tard, devant un parterre de centaines de cadres béninois, il prononça son ‘‘Ce que je crois : une nouvelle conscience’’. Et ce credo sonna comme un désaveu cinglant de l’action de tous les gouvernements auxquels il a participé au plus haut niveau sans avoir jamais pu orienter cette action dans le sens de la vertu et des valeurs, ne réussissant qu’à se préserver lui-même de la gadoue des us et coutumes à l’odeur de crime, qui triomphaient autour de lui dans la caverne d’Ali-baba. Ces admirateurs restèrent pourtant sur leur colère, et certains firent même dans la raillerie : la seule morale recevable eût été d’abandonner ‘‘ces gens-là’’ dès l’aurore, au plus tard à l’aube. Mais PIK prononçant son ‘‘Ce que je crois’’ ne se voulait pas moralisateur. Il était venu, comme il l’écrit, plaider la cause des ‘‘vertus que doit avoir l’individu-citoyen pour participer au bonheur de la communauté’’. C’était le 26 octobre 2013. Deuxième date, deuxième repère.
​ Dix mois plus tard, il s’adresse, dans un cadre officiel, à de jeunes leaders béninois en formation et, mettant au placard le politiquement correct, leur avoue en substance que le régime auquel il a longtemps participé n’a pas construit le Bénin mais l’a déconstruit. Un coup franc. Interpellé sur sa possible responsabilité dans certains dossiers de grand scandale financier pendant qu’il était Ministre d’Etat ou Premier Ministre, sa réponse est un niet catégorique : on ne l’informait de rien, ou on ne l’informait que lorsqu’il était trop tard pour redresser la barre, comme si on voulait lui faire endosser des décisions mafieuses prises dans des officines mafieuses sans l’aval du Gouvernement. Echantillon : ‘‘Je n’ai entendu parler pour la première fois de l’affaire ICC-Services qu’au mois de mai 2010’’. Or à cette date, les carottes étaient cuites, les créanciers des Madoff béninois portaient déjà le deuil de leurs économies (en)volées. Ils pleuraient encore au moment où PIK s’exprimait devant l’aréopage de jeunes leaders béninois. C’était le 30 août 2014. Troisième date, troisième repère.
​‘‘Ces gens-là’’ ont encaissé tous les coups, tête baissée. Aussi lâches que cyniques, ils sont restés engoncés dans la mauvaise gouvernance, y barbotant et bafouillant pour notre malheur qui les laisse de marbre. Pascal Irénée Koupaki a vu de près pendant des années la pourriture têtue d’une certaine classe politique béninoise, dont il a su se démarquer absolument. Cet homme à l’audace tranquille devrait maintenant empoigner une nouvelle audace, celle de s’engager avec le peuple sur le chemin de la Nouvelle Conscience pour la reconquête des valeurs et de la vertu afin que le Bénin ne sombre pas. Car le Bénin pourrait sombrer si un homme de bien ne prend, pour le servir, la tête des Béninois qui aiment la rigueur dans la gestion de la chose publique, qui aiment la justice, la vérité et la liberté.


(Par Roger Gbégnonvi)

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