Lors de sa séance du vendredi 19 septembre 2014, le gouvernement a examiné le dossier relatif au passeport. Des conclusions, il ressort que François Houessou, ancien ministre de l’Intérieur a été fautif dans une procédure de signature d’un avenant. Un comité a été mis sur pied pour réfléchir et faire des propositions au gouvernement. Mais, il semble que l’Exécutif se dirige encore vers une erreur qui pourrait le plomber dans le futur. Et pour cause.
« Un comité présidé par le ministre d’Etat, et comprenant les Ministres en charge des Affaires étrangères, de l’Economie et des finances, de l’Intérieur et l’opérateur technologique Geb, se penche sur l’ensemble du dossier des passeports électroniques et visas électroniques en vue de faire des propositions concrètes sous huitaine au Conseil des ministres ». Cet extrait du communiqué du Conseil des ministres n’a pas tout dit. Il laisse place à une manœuvre prochaine. Le conseil des ministres, à travers cette décision, a oublié de préciser qu’après toutes les propositions du comité, un appel d’offres serait ouvert à tous les concurrents pour la fourniture de ce matériel, aussi précieux. Mieux, un opérateur fournisseur fait partie dudit comité alors qu’il est considéré comme concurrent à ce marché. Au Bénin, tout est possible et ce comité, surtout qu’un fournisseur en est membre, peut arrêter des propositions qui arrangent une seule personne et mettre à l’écart beaucoup d’autres, contrairement au principe de concurrence. Ne pas soumettre par la suite le dossier à un appel d’offres pour donner la chance à tous ceux qui ont le dispositif nécessaire pour prendre part à ce marché, pourrait créer d’autres préjudices au gouvernement dans le futur. Et si on en arrivait là encore, la peine des demandeurs de passeport s’alourdirait.
Pour rappel, au cours du Conseil, les ministres en charge des Affaires étrangères et de l’Intérieur ont rendu compte au Conseil des ministres du dossier relatif aux passeports électroniques et visas électroniques. Il ressort de ce compte rendu que passant « outre les instructions du Conseil des ministres à lui données d’introduire une communication conjointe avec le ministre en charge des Affaires étrangères, sur le passage au passeport électronique, l’ancien ministre de l’Intérieur François Houessou a signé un avenant » avec l’opérateur technologique Geb, sans informer le gouvernement. « Ainsi, le Ministre François Houessou n’a pas obtempéré à la présentation au Conseil des ministres de la communication conjointe, nonobstant les relances du Conseil et de son collègue des Affaires étrangères. L’avenant signé depuis février 2014 et qui dans les règles de l’art devrait faire l’objet d’un appel d’offres, n’a été connu du Conseil que sur information du nouveau ministre de l’Intérieur le 17 septembre 2014 », selon le compte rendu publié par Alassane Tigri, Secrétaire général du gouvernement.