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Le Matinal N° 4439 du 24/9/2014

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Incertitude sur l’organisation des prochaines élections:Les femmes leaders mettent en garde Yayi
Publié le jeudi 25 septembre 2014   |  Le Matinal


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© L`événement Précis
Mme Adidjatou Mathys,Ancienne ministre des finances


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La vague de réactions du peuple béninois continue d’être enregistrée suite aux propos tenus par le président de la République Yayi Boni sur la cherté des élections au Bénin. Après les vives réactions des hommes politiques, des syndicalistes, c’est le tour des femmes qui ont occupé de hautes fonctions, aussi bien au sein du régime du général Mathieu Kérékou, de Soglo et de Yayi Boni de donner de la voix. Ces dernières n’entendent pas laisser Yayi Boni mettre le Bénin à genoux et en appellent à une mobilisation générale des femmes béninoises, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest contre la catastrophe qui menace la patrie.(Ci-dessous les réactions de certaines femmes leaders).


Virginie Noukommey, membre du groupe des femmes leaders en mouvement : « Il est en train d’amuser la galerie »

« De ce discours de Yayi Boni, j’ai l’impression qu’il est en train d’amuser la galerie parce qu’il sait ce qu’il veut faire. Et, ce qu’il veut faire, moi je le sais. Ce qu’il veut faire, c’est partir en 2016. Il ne restera pas une minute de plus. Faisons-lui confiance parce qu’il est venu et il a un mandat. Il connaît la Constitution de ce pays. Le reste, c’est du dilatoire. Je demande au peuple béninois de ne pas se laisser perturber. Gardez le calme. Yayi Boni, quand l’échéance sera là, il partira parce qu’il y a eu de l’argent pour organiser les élections qui l’ont porté au pouvoir. Il y a eu de l’argent pour organiser les élections qui lui ont permis de renouveler son mandat. Il y aura toujours de l’argent pour organiser les élections qui le feront partir. Il n’y a pas de problème à cela. Il partira ».

Reine Amoussou : « Ce que Yayi Boni a dit doit servir de leçons aux Béninois »

« Ce que Yayi Boni a dit doit servir de leçons aux Béninois. Pourquoi je dis cela ? Si on veut prendre un président de la République, il faut jauger son intelligence d’abord. Il faut savoir s’il aime son pays. Parce que moi, je ne vois pas quelqu’un qui, pour une fête, une cérémonie, un enterrement, sort 5 millions, 10 millions. Alors, il devrait savoir qu’il y a des élections. Pourquoi il nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les élections ? Nous avons pris quelqu’un qui a gaspillé l’argent du Bénin et, c’est de notre faute. Maintenant, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut aller en guerre contre lui. Parce que ça fait des mois, des années que nous savons qu’il ne partira pas. A partir de ce moment, le temps que nous lui avons laissé en gardant le silence, surtout les partis politiques, ce n’est pas normal. Si nous pouvons maintenant rattraper ce temps perdu, en nous imposant, en revendiquant, en disant que le Bénin ne veut pas avoir cette honte-là, ce serait une bonne chose. Nous, les femmes, nous avons décidé de nous lever comme des amazones et lui dire « non ». Il faut que les hommes, les sages de ce pays, les anciens dirigeants de ce pays se lèvent pour lui dire « non ». Il faut aller le voir pour le lui dire ! Il est qui ? Il faut aller lui dire, nous avons eu beaucoup de honte. Maintenant, arrête ! S’il sait qu’il doit partir, il faut qu’il parte sans problème, sans guerre ».

Bouriana Daguia, ancien chef district Sèmè-Podji-Adjarra-Porto-Novo 2 : « L’argent, il en a au Bénin et il en aura toujours »

« Il a dit qu’il n’y a pas d’argent et que les élections coûtent cher au Bénin. Ça nous a fait sourire parce que lui-même, il a été porté à la magistrature suprême après des élections ! Il a été encore réélu après des élections ! Est-ce qu’on a jamais dit qu’il n’y a pas d’argent ? Dans notre pays, il y a de l’argent et si vous avez suivi le Conseil des ministres d’avant-hier ou hier, je ne sais plus, il y a déjà un revirement à leur propre niveau, c’est-à-dire au niveau du gouvernement. C’est là que nous constatons que ça ne va pas dans ce pays parce qu’il y a une cacophonie. L’argent, il en a au Bénin et il en aura toujours. Donc, les élections quelle que soit la position que chacun prend, nous savons que Yayi Boni terminera son mandat en 2016. Les élections municipales, communales et législatives doivent se tenir avant les élections présidentielles. Et c’est en ce sens que je dis quel que soit alpha, le gouvernement doit se battre avec les partenaires pour trouver les fonds nécessaires pour faire avancer la démocratie ».

Christiane Tabélé épouse Omichessan, ancien ministre : « Les élections ont toujours coûté cher »

« Yayi Boni, il lui est loisible de dire ce qu’il pense et ce qu’il veut en tant que citoyen. Mais, je ne voudrais pas croire qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les élections. Il a dit que les élections coûtent cher. Les élections ont toujours coûté cher ! Le budget qu’on avait établi pour les anciennes élections n’est pas le même aujourd’hui. Alors, cela ne doit pas être une entrave pour organiser les élections. Il s’agit de faire des réajustements dans le budget et ne pas naviguer à vue. Il faut s’asseoir et faire un budget réaliste qui tienne compte de la réalité de l’époque que nous vivons, de la réalité des ressources intérieures et de celles que nous pouvons attendre de nos partenaires. Dire qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les élections, il ne sait peut être pas de quoi il parle. Il doit partir en 2016 pour la simple raison que la constitution ne permet pas plus de deux mandats à un candidat élu au poste de président de la République. C’est écrit noir sur blanc dans la Loi fondamentale de notre pays. En tant que citoyen de la nation, obéissant à la règle de la nation, lui- même sait qu’il ne peut pas dépasser les deux mandats. Il n’y a pas d’alternative, s’il est conséquent envers lui- même et s’il a la crainte de Dieu parce que toute autorité vient de Dieu. Il doit se soumettre à la constitution sur laquelle il a juré. Il doit partir ».

Symphorose Béatrice Lakoussan, ancienne conseillère à la Haac : « Yayi Boni veut continuer à nous endormir »

« Je crois que Yayi Boni veut continuer à nous endormir. Au même moment où on dit qu’il n’y a pas d’argent pour envoyer au Cos-Lépi, on trouve de l’argent pour lui envoyer des auditeurs. Parce que ces auditeurs seront payés ! L’argent qu’on va donner pour faire audit, ne peut- on pas le donner pour finir le travail ? Encore que le travail de Cos- Lépi, je trouve qu’on ne peut pas corriger quelque chose d’inexistant. La Lépi n’a jamais existé et on veut la corriger. En fait, le Cos- Lépi a commencé le recensement, le travail qu’on aurait dû faire depuis, c’est maintenant qu’il a commencé. Qu’on le laisse faire ça afin qu’on puisse avoir une liste réelle. Yayi veut créer une situation telle que certains le pensent, qu’il y aurait un vide juridique avec la disparition de l’assemblée nationale ou bien créer une situation pour que les militaires viennent prendre le pouvoir. Faut pas qu’on le laisse faire. Il doit trouver de l’argent pour organiser les élections à bonne date. Il cherche par tous les moyens à se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat mais nous, on ne lui permettra pas cela. Si les autres présidents notamment Kérékou et Soglo s’étaient accrochés, est-ce que lui, il sera là ? Il a fait un contrat de 10 ans, 5 ans renouvelable dans les conditions abracadabrantes. Maintenant, il est temps qu’il prenne conscience qu’il doit partir ».

Adidjatou Mathys, ancien ministre : « Les élections auront lieu de gré ou de force »

« J’ai entendu, comme tous les Béninois, cette déclaration de Yayi Boni. Je crois qu’il n’a pas fait preuve de sagesse en lançant cette phrase à la face du monde entier. Ce qu’il a dit, s’il le veuille ou pas, nous allons l’interpréter à notre manière. Il a cherché, il doit supporter. Et c’est parce qu’il ne veut pas partir qu’il est en train de communiquer ainsi. J’ai été satisfaite de savoir que le Conseil des ministres s’est réuni et a décidé de mettre un minimum à la disposition du Cos-Lépi et de la Céna. Le peuple doit rester calme. Les élections auront lieu de gré ou de force. Ne pas organiser les élections, c’est mal connaître le peuple béninois. Il y a des choses qui se passent dans la sous-région mais au Bénin, ça ne passera pas. Je voudrais dire au chef de l’Etat qu’il y a beaucoup de mécontents. Ma position me permet aujourd’hui de le lui dire. Il est sur la dernière ligne droite et je lui conseille de passer le reste de son temps à refaire son image et sortir par la grande porte, si non ? Je le lui ai déjà dit une fois et au finish, il sera seul devant l’histoire. »

Raphiatou Karim, présidente du groupe des femmes leaders en mouvement : « Nous ferons la pression nécessaire pour avoir les élections »

« Yayi Boni pense à un report des élections locales. On se posait déjà des questions pour savoir ce qu’il voulait. Est-ce que c’est le report ? Le couplage ? Il n’a pas eu le courage de le dire jusque-là. Maintenant, avec cette déclaration, on sait là où il va. Ça veut dire qu’ils ont des difficultés. Mais ce n’est pas maintenant qu’il faut l’annoncer ! Si je prends par exemple les législatives et les présidentielles, c’est prévu par la Constitution. Donc, déjà dans le budget de l’année 2014, on devrait prévoir quelque chose. Mais, est-ce que les députés ont veillé au grain ? Evidemment, le budget de 2014 a été exécuté par ordonnance. Comme je l’ai déjà dis, il faudrait que le gouvernement puisse maintenant faire les économies pour qu’on ait de l’argent pour organiser les élections. Qu’on réduise le train de vie de l’Etat. Nous, on veut les élections et les femmes se mobilisent pour ça. Nous ferons la pression nécessaire pour avoir les élections ».

Célestine Zannou : « Ce que le chef de l’Etat a dit est très grave »

« Ce que le chef de l’Etat Yayi a dit est très grave. Tout le monde, hommes et femmes, même les citoyens lambda, doit réagir. Dans une précédente réaction dans la presse ce mercredi, j’ai déjà eu à décrypter ce message du chef de l’Etat. L’aspect nodal de l’intervention de Yayi Boni, c’est la difficulté à organiser les élections. Il faut que dans les propos de Yayi, on tire les aspects qui démontrent bien qu’il ne veut pas des élections. Quand le président de la République dit qu’on nous envoie un audit international, allez-y comprendre quelque chose. La démocratie suppose l’organisation d’élections à bonne date. Je crois savoir que Yayi lui-même le sait. Et, lorsqu’il dit que nous n’avons pas des moyens financiers pour la tenue de ces élections, ne sait-il pas que, depuis 2006, il y aurait une élection en 2013, en 2016 ?... »

Propos recueillis par Thobias Gnansounou Rufino et Blaise Trinnou

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