Dans son discours à polémiques tenu à N’dali, une commune du nord-Bénin, le dimanche dernier, Boni YAYI a pris pour cible, la justice, sur la question de la lutte contre la corruption. Il l’accuse de ne pas jouer suffisamment son rôle alors que le gouvernement s’efforce de jouer le sien. Alors question : a-t-on cherché pourquoi il en est ainsi ?
La lutte contre la corruption est une question de grande préoccupation nationale. Inutile de démontrer son utilité dans tout processus de développement. Le gouvernement de la refondation a posé un certain nombre d’actes forts pour marquer sa volonté à mener à bien ce combat. On peut citer la mise en place aux premières heures du régime du changement de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), le vote de la loi contre la corruption et infractions connexes et un certain nombre de réformes dans des secteurs clefs de l’économie nationale. Mais ces réformes à ce jour n’ont malheureusement pas montré leurs effets. Question : pourquoi il en est ainsi ?
A suivre le Chef de l’Etat dans son intervention à N’dali le dimanche dernier, ce sont les institutions de la République qui ne jouent pas bien leur partition. Il doigte la justice en principal. Selon Boni YAYI, « la justice doit être au rendez-vous si nous voulons mettre un terme à l’impunité ». Se défendant, il pense qu’au niveau du gouvernement, tout a été fait pour assurer la sanction administrative susceptible d’être infligée aux auteurs d’infractions économiques. Tout en concédant au chef de l’Etat que son gouvernement a bien joué son rôle, bien qu’il y ait des détails sur lesquels on pourrait revenir, il est intéressant de chercher à savoir pourquoi la justice n’y parvient pas de son côté. A-t-on fait le diagnostic de la situation ? A-t-on cherché à savoir quels sont les moyens dont dispose la justice ? La carence de certains textes qui ne permettent pas de mener une lutte efficace contre la corruption,
qu’en dit-on ?
Le chef de l’Etat en tant que détenteur du pouvoir Exécutif se doit de prendre à bras le corps toutes formes de difficultés qu’il rencontre dans la conduite des réformes qu’il engage. Ne pas le faire, ne pas avoir une issue à proposer et venir le crier devant le peuple, est synonyme de « démission », qui ne saurait être « collective », mais personnelle.