Le torchon brûle depuis dimanche dernier entre les populations de Baffilo, un village du Togo, et celles du village d’Allédjo situé dans la commune de Bassila sur le territoire béninois. La population d’Allédjo exaspérée a dressé des barricades au niveau de la ‘’frontière’’, sur l’unique voie qui relie les deux villages pour empêcher l’accès du marché d’Allédjo au togolais, et pour ainsi exprimer leur indignation face à l’attitude des autorités togolaises dans le processus du règlement de ce conflit frontalier qui oppose les deux parties depuis des années.
« L’on a failli le pire des affrontements ce dimanche-là », selon les témoins des faits. A l’origine du différant, des querelles à n’en point finir entre ces des populations sœurs au tour des limites de terre entre les deux villages frontaliers. Les autorités politiques locales nous ont confirmé hier que la tension est encore vive. La population d’Allédjo serait intransigeante.
Elle avait décidé qu’aucun véhicule, aucune moto, aucun vélo et même aucun piéton ne viendra plus du Togo pour le marché d’Allédjo si le problème n’est définitivement réglé. Mais suite à une réunion tenue hier jeudi, le conseil du village ayant appris que la commission mixte de délimitation de frontière se rendra sur les lieux pour régler le problème dès la semaine prochaine, a décidé de lever le blocus ce vendredi. Si une semaine après, à compter de ce vendredi, rien n’est fait les voies seront encore bloquées.
Pour rappel des faits, l’on fait entendre que le problème est vieux de plusieurs années. Une fois la partie béninoise avait construit un poste de commissariat au niveau du village d’Akaradè, un village frontalier entre le Togo et le Bénin bien entendu, mais les togolais seraient venus détruire ce poste, sous prétexte qu’il se trouvait sur le territoire togolais.
Pour trouver un consensus autour de ce problème, les autorités béninoises et togolaises s’étaient retrouvées à la Mairie de Bassila en pourparler.
Selon le chef d’Arrondissement d’Allédjo, en août passé, une commission mixte de délimitation de frontière serait allée pour délimiter la frontière. Mais hélas. Les deux parties n’ont pas pu s’entendre sur leur limite de terre. Les travaux furent alors reportés à une date ultérieure. Il fut retenu que la commission se retrouve le 15 septembre dernier. Mais la date échue, la partie togolaise n’a pas répondu au rendez-vous. Elle serait restée « insensibles », selon le comandant adjoint de la brigade de gendarmerie de Bassila. C’est donc cela qui a motivé cette révolte de la population d’Allédjo pour exiger le tracer de la frontière avant la reprise de relations entre les deux peuples.