Après la polémique liée au financement des élections, place à la discussion pour trouver un terrain d’entente au sujet des ressources à débloquer par le gouvernement au profit du COS-LEPI et de la CENA. C’est le sens de la rencontre tenue vendredi 26 septembre dernier, entre le ministre en charge des Finances et les responsables du COS-LEPI et de la CENA. Une rencontre précédant celle au cours de laquelle Komi Koutché a échangé avec les Partenaires techniques et financiers (PTF). Avec ces derniers, deux points étaient à l’ordre du jour : le calendrier électoral et les réformes que le gouvernement a engagées pour améliorer la gestion des finances publiques.
S’il y a une question qui alimente l’actualité depuis quelques jours, c’est celle relative à l’incertitude qui plane sur l’organisation des élections au Bénin. Sur ce point, le ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation, Komi Koutché, faisant le point des échanges avec ses hôtes, a apporté quelques clarifications. Lesquelles traduisent la volonté du gouvernement d’organiser les élections à bonne date. A l’en croire, à aucun moment le gouvernement n’a affiché une quelconque incapacité à respecter les échéances électorales. «Le gouvernement tient à l’organisation de toutes les élections prévues par le système démocratique et par la Constitution béninoise et essaie de jouer convenablement sa partition pour que lesdites élections aient lieu», a clarifié Komi Koutché. Revenant sur les dernières déclarations du chef de l’Etat, Boni Yayi, sur le coût des élections, il a expliqué que lesdites déclarations font plutôt appel à la mobilisation des acteurs en vue de la réduction de l’enveloppe financière qui y est consacrée. «Le gouvernement met tout en œuvre en fonction du rôle qui est le sien pour renforcer la démocratie béninoise, et est tout à fait disposé à organiser les élections», a-t-il insisté. Si les élections locales, municipales et communales, conformément au calendrier initialement retenu en 2013, n’ont pu avoir lieu à ce jour, c’est parce que le gouvernement tient à la modernisation du système électoral et à la correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI), a par ailleurs clarifié Komi Koutché. Mieux, développe le ministre des Finances, en 2013, il a régulièrement inscrit au budget de l’Etat, un montant de dix milliards de FCFA pour l’organisation des élections et la correction de la LEPI. Ce montant a connu une augmentation de quatre milliards de FCFA en 2014, dont deux milliards de FCFA pour chaque opération. En attendant que le budget soit approuvé, le gouvernement a avancé une somme de huit milliards six cent millions de FCFA au COS-LEPI, pour un bon suivi du processus, poursuit le ministre. En réalité, explique-t-il, le gouvernement était prêt depuis 2013 à aller aux élections, mais le seul problème qui se pose actuellement demeure celui de la complexité de la correction de la LEPI, retient-t-il. C’est pour accélérer les travaux, qu’une équipe sera mise en place dès ce lundi, pour aider le COS-LEPI et la CENA à arrêter leurs budgets. Toutefois, Komi Koutché rassure que ces diligences ne sont pas suspensives de la poursuite de l’organisation des élections.
Chantiers en cours
Relativement aux réformes engagées par le gouvernement dans la gestion des finances publiques, Komi Koutché explique qu’il s’agit de petites réformes à impact rapide et dont la portée se fera remarquer dans la durée. La première, dévoile-t-il, concerne la dématérialisation de la chaîne de dépenses des finances publiques. Cette réforme vise à faire parler tous les systèmes d’informations de la gestion de chaque structure se trouvant dans la chaîne de dépense des finances publiques. L’un des avantages de cette réforme, se réjouit-il, est de soustraire certains agents aux procès d’intention qui leur sont faits, notamment en ce qui concerne la corruption. Il devrait aussi, envisage le ministre, réduire la capacité de nuisance des agents de mauvaise foi. En somme, la réforme vise la célérité dans la chaîne des dépenses et l’allègement de la lourdeur du processus de passation des marchés publics.La 2è réforme, souligne le ministre, concerne le renforcement du contrôle à priori. Et, la 3è en cours, est relative à l’élaboration du passeport du contrôle financier. Il s’agit d’une plateforme de contrôle qui permettra aux gestionnaires de crédit de connaître les conditions à remplir pour chaque type d’opération, a fait savoir Komi Koutché.