Ces derniers jours, l'actualité politique au Bénin laisse à désirer. Les députés de la mouvance présidentielle ne parlent plus le même langage. Finie la saison des efforts pour soutenir les réformes engagées par le chef de l'Etat. Le discours tenu par les uns et les autres au sujet des propos du chef de l'Etat concernant le retard que connait l'organisation des élections en est une preuve palpable. D'ailleurs, au niveau du Cos-Lépi, ceux qui sont désignés dans le même camp politique ne défendent plus la même cause. Cette situation, restera-t-elle sans conséquences sur la configuration de l'Assemblée nationale ?
Boni Yayi pour mettre en œuvre ses reformes, s'est battu pour obtenir la majorité au parlement au début de la sixième législature. Ainsi, aux premières heures de cette législature, plusieurs propositions et projets de lois sont examinés et adoptés dans le cadre de la mise en œuvre des réformes. C'est ainsi que, pour barrer la route aux douaniers qui selon eux en faisaient un peu de trop, les députés ont proposé et voté la loi portant retrait du droit de grève des magistrats. Aussi, plusieurs projets de ratification sont votés pour des accords de prêt, sans tenir compte des exigences en la matière. Mais force est de constater que depuis un bon moment, les donnes ont changé. Au fur et à mesure que la sixième législature tire vers sa fin, on observe alors une division au sien des députés de cette famille politique qui pourtant étaient engagés pour le même combat. En effet, pendant que l'opposition se renforce pour des victoires futures, on voit ceux de la famille politique de Yayi s'entredéchirer avec des attaques verbales et des prises de positions qui sont de nature à ne pas favoriser un développement harmonieux. Cette situation fait que, sur certaines questions d'envergure, les députés de la même famille politique n'arrivent pas à s'entendre et finissent par prendre des positions divergentes.
Une majorité affaiblie
Malgré sa majorité, Yayi ne peut plus aujourd'hui faire passer un dossier au parlement comme ce fût le cas il y a quelques années. Après le départ de Candide Azannaï du groupe, avec un peu moins d'une dizaine de députés de la mouvance, la conséquence directe était le rejet du budget de l'Etat gestion 2014. Aujourd'hui, ce sont les têtes pensantes de cette mouvance qui sont entrain de faire dos à Boni Yayi. Et la conséquence est très perceptible. Successivement, la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 et le retrait du droit de grève des magistrats pour les réduire au silence comme cela a été le cas avec les douaniers ont échoué. A l'analyse de la résistance développée à l'Assemblée nationale nombre d'observateurs estiment que les choses vont de mal en pire pour Boni Yayi au parlement.