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De bonnes raisons pour douter de la bonne foi du Chef de l’Etat
Publié le mercredi 1 octobre 2014   |  24 heures au Bénin




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Le président de la République continue de rassurer les citoyens béninois de son départ de la tête de l’Etat en 2016. Mais beaucoup d’indices démontrent qu’il a des ambitions cachées. Le projet de révision préparé par ses valets est toujours sur la table des députés. L’homme continue aussi de prendre conseil auprès de ses homologues africains qui ont berné leurs populations pour s’asseoir confortablement dans leur fauteuil.

Yayi Boni fait croire au peuple qu’il partira en 2016. Mais seuls les incrédules peuvent continuer de croire à ses professions de foi. En effet, le Chef de l’Etat n’a jamais renoncé à son sombre projet de révision de la constitution. Ledit projet est toujours à l’Assemblée nationale. Et selon nos informations, il réfléchit à une nouvelle stratégie pour réunir sa majorité disparate autour de l’initiative. Nos sources précisent que malgré les apparentes assurances de la Cour constitutionnelle sur les articles ne devant pas faire l’objet de révision (les articles 42 et 44 relatifs au nombre de mandats présidentiels, à la limitation d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle et de la nature présidentielle du régime politique dans notre pays), Yayi Boni compte obtenir son projet. Il entend verrouiller les portes de la Marina pour encore de longues années, a-t-on appris.
Les mêmes sources révèlent qu’un accord lierait désormais les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle, tous désignés par la majorité au pouvoir, et le Chef de l’Etat. « Il y aura un revirement jurisprudentiel pour satisfaire les besoins de Yayi Boni », prévient un député de la majorité qui ne partage pas ce plan perfide.
L’autre élément qui conforte les soupçons sur les vrais objectifs de Yayi Boni, c’est qu’il partage la vision de certains potentats africains. Yayi Boni adore être en compagnie du président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui a pris le pouvoir dans des conditions antidémocratiques en 1979. Nul besoin de les rappeler. Et il s’y maintient jusqu’à aujourd’hui contre la volonté de son peuple. Yayi Boni fréquente Idriss Déby Itno, le président Tchadien. Ce seigneur de guerre a modifié la constitution de son pays en 2005 pour prolonger son mandat.
Feu Gnassingbé Eyadéma, le défunt ami du Chef de l’Etat a révisé la constitution du Togo en 2003 malgré les engagements pris devant son peuple et a pu se faire réélire avant de mourir mystérieusement en 2005. Par un subtil jeu de levée de la limitation de mandats en 1997, puis de restauration de cette limitation en 2000, Blaise Comparé, l’ami de Yayi Boni est au pouvoir depuis son coup d’Etat de 1987. Et il peaufine un plan caché pour ses compatriotes à propos de la loi fondamentale burkinabè. Il devrait partir du pouvoir en 2015 mais visiblement il veut tromper son peuple afin de garder encore le Palais de Kossyam. Beaucoup d’observateurs confient que Yayi est sur les traces de ses « copains ». « Pourquoi ferait-il le contraire puisque ces dictateurs sont ses maîtres à penser ? C’est certain, Yayi va réviser », a fait remarquer un analyste. La situation politique continentale semble donner raison à cet analyste. Que ce soit en Afrique de l’Est, Centre ou Ouest, ces pays ont tous en effet un seul dénominateur commun : « modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir ». Yayi et ses valets sont aussi dans cette dynamique. Au peuple béninois d’en apprécier.


Jean Tchaffa

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