Ils ne sont plus unanimes sur la question liée à l’organisation des élections à bonne date. Les partisans du président Yayi Boni ne disent plus la même chose sur l’actualité nationale, surtout les élections de 2014 qui conditionnent le départ de leur leader en 2016. Après Komi Koutché qui a rassuré et Chabi Sika qui a dit être prêt à donner sa tête à couper si la Lépi est disponible fin novembre, c’est Amos Elègbè, conseiller spécial politique à la Présidence de la République qui est allé contredire Yayi sur les plateaux de la télévision Canal 3-Bénin le dimanche 28 septembre 2014.
C’est désormais clair.
L’entourage de Yayi Boni n’est pas unanime sur la question de son départ en 2016. Ceux qui sont pour les principes démocratiques et sont pressés de constater l’alternance à partir de 2016 affirment partout que le chef de l’Etat va passer la main et que les élections seront organisées à bonne date. Dans ce lot, il y a Komi Koutché, ministre de l’économie et des finances. Lui, il ne croit pas à la confiscation du pouvoir par Yayi après 2016. Il épouse alors les idéaux du peuple et surtout de l’opposition qui travaille activement pour qu’une seule seconde ne s’ajoute au mandat du président Yayi Boni. Pour preuve, pendant que son patron crie partout que les élections coûtent cher et qu’il n’y a pas de moyens suffisants pour l’organisation des élections en vue, le ministre des finances rassure. Komi Koutché a à maintes reprises, affirmé que les caisses de l’Etat sont assez fournies pour l’organisation des élections. Il l’a encore confirmé aux partenaires techniques et financiers en début du week-end dernier au cours d’un entretien. L’argentier national a d’ailleurs convoqué une séance spéciale à cet effet. A l’écouter, ce que les gens rapportent au nom du chef de l’Etat à ce sujet n’est pas vrai (Le ministre n’a certainement pas suivi à la télévision les déclarations de son chef depuis Boko). A la suite de l’argentier national, c’est Amos Elègbè qui a annoncé la bonne nouvelle. Contrairement aux déclarations du même chef et ce que certains ministres et députés chantent un peu partout dans le pays, le conseiller spécial politique du président de la République, sur la télévision Canal3-Bénin, le dimanche a dit qu’il y aura élection et que les moyens existent à cet effet.
Des gens ne sont pas d’accord
Lui qui était censé soutenir le président de la République dans sa logique décrite récemment par Adrien Houngbédji à la télévision, c’est malheureusement lui qui va contre ses ambitions. Selon Amos Elègbè sur canal, il n’y a aucun obstacle à la tenue des élections. En tout cas, pour lui, cela ne viendra pas du camp au pouvoir.
Le Conseiller spécial s’est ajouté ainsi à la liste des partisans de Yayi Boni qui le combattent dans cette lancée anti-démocratique. Le Professeur a martelé à toutes les fois que les élections se tiendront à bonne date.
Cette idée d’alternance au pouvoir en 2016 n’est pas la bienvenue pour certains proches du chef de l’Etat. Karim Chabi Sika, député à l’Assemblée nationale, membre du conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) n’est pas du même avis que les gens du Palais. Sur une radio locale, la semaine dernière, à Parakou (nord-Bénin), le député et frère de village du chef de l’Etat s’est engagé à donner sa tête à couper si les élections sont organisées avant 2015. Il est resté dans sa position durant sa déclaration et n’a même pas donné une seule possibilité d’organiser les élections locales cette année. Pour lui, le retard dans la correction de la Lépi n’est pas lié au manque d’argent et même si l’on débloque des milliards pour l’institution en une journée, le travail ne sera pas terminé et les élections ne se tiendront pas. Il est resté pessimiste sur ce sujet et ceux qui l’ont écouté ont compris que les démonstrations juridiques de Maître Adrien Houngbédji se confirment. Pour rappel, le président du Parti du renouveau démocratique ( Prd) avait démontré que Yayi va gouverner le Bénin par ordonnance si le corps électoral n’est pas convoqué au plus tard le 5 Octobre 2014. Voilà un partisan, député et frère du président de la République qui vient offrir sa tête à couper si le corps électoral est convoqué avant la fin de l’année 2014. Mais avant lui, son parent, Yayi Boni avait réagi au lendemain de l’émission de Houngbédji pour dire effectivement que les échéances électorales deviennent couteuses et qu’il faut s’asseoir et discuter avant de savoir s’il faut aller aux élections ou pas.
Dans la brousse et à l’intérieur du pays, des ministres et députés proches du chef sont en campagne. « Après nous, c’est nous ». Voilà la déclaration qu’ils font partout et des tee-shirts ont été confectionnés à cet effet. Le ministre de l’Energie se plaît à cette chanson et le ministre d’Etat consacre ses week-ends à aller de meeting en meeting pour aller prêcher la même nouvelle. A Porto-Novo, le week-end écoulé, ce fut une grande messe au cours de laquelle députés, ministres et même le Préfet ont répété le même morceau. Ça sent peut-être le délire !