Les artistes béninois dressent un tapis rouge au piratage de leurs œuvres. Le phénomène prend de l’ampleur et ne semble pas être au cœur des préoccupations dans le monde du showbiz. Dans les bars de la capitale économique, Cotonou, au niveau des feux tricolores et même dans certains quartiers, il n’est pas rare de voir des artistes et pas des moindres, se positionner pour assurer la distribution de leurs œuvres.
Des œuvres qui ne portent pas le timbre du Bureau béninois des droits d’auteur et droits voisins (Bubedra) supposé distinguer l’œuvre originale de celle piratée. Dès lors, l’on se demande si ces artistes pourraient être arrêtés et voir leurs œuvres saisies pour défaut de timbre, donc pour piraterie. Une seule certitude : ne pas prendre des mesures contre cet état de choses qui affecte dangereusement le secteur du showbiz, pourrait être suicidaire pour le marché de disque au Bénin. Et, le milliard culturel ne servira pas toujours à organiser des concerts, des ateliers, des festivals à n’en point finir, ou encore assurer la sécurité sanitaire des artistes. Il faudrait penser à organiser de façon professionnelle le monde du showbiz, où l’assistanat et le social ne seraient plus les bienvenus, mais où l’artiste devra vivre de son art. Dès lors, il faudrait une prise de conscience au niveau des acteurs pour un respect strict de chaque maillon de la chaîne, c’est-à-dire de la production à la distribution. De toutes les façons, prétexter de la piraterie pour se trouver des talents de distributeurs n’est pas la thérapie appropriée. Il faut plutôt, à l’instar d’autres pays de la sous-région, que les artistes béninois apprennent à bâtir autour d’eux, un véritable système de marketing en attendant qu’on pense à un niveau plus haut à une véritable industrie de la culture.