La sœur Marie Madeleine Ezin est définitivement consacrée moniale au monastère saint Joseph de Toffo. L’évènement s’est tenu le samedi 20 septembre dernier dans la chapelle dudit monastère.
«Me voici, Seigneur, puisque tu m’as appelée». Telle était la réponse de la sœur Marie Madeleine à la vocation de vie monastique. Fille du diocèse de Dassa-Zoumè, après neuf ans d’expérience dans le prieuré des sœurs bénédictines au Bénin, elle a rendu public son ‘‘oui’’ définitif pour suivre le Christ en vivant pour Dieu par la profession perpétuelle. La célébration a été présidée par le Père abbé Théodore Coco de l’Abbaye de l’Ascension sis au Togo. Il était entouré de douze prêtres dont l’envoyé spécial du diocèse de Dassa, le Père Chancelier Mathieu Amonlo, des religieux et religieuses dont la Mère prieure de Toffo, Marie Reine Hounsou, des frères et sœurs du Togo et du Bénin, parents amis et bienfaiteurs. C’était véritablement la fête de la réponse définitive d’une jeune fille du Bénin à son épouse, créateur et rédempteur dans l’engagement au service de la fidélité de Dieu. En témoignent les deux étapes constitutives de la célébration: la profession publique et l’incorporation définitive. La première étape annonce la gloire d’être moniale selon la suggestive homélie du Père abbé Théodore. Après avoir mis l’accent sur le caractère fondamental de la consécration baptismale, de la vie religieuse en général et de la vie monastique en particulier selon la règle de Saint Benoît, le prédicateur a insisté sur la joie, comme don de l’Esprit et huile d’allégresse au service de l’amour donné. A partir de ce jour, et pour toujours, Marie Madeleine ne trouvera sa joie que dans le don du sacrifice eucharistique. Cette centralité de l’eucharistie annonce la gloire de la vie monastique rendue vivante dans l’exercice des vœux de stabilité, de la conversion des cœurs et de l’obéissance. La gloire d’être moniale bénédictine est dans la grâce de l’écoute : écoute de Dieu, écoute de la Règle de Saint Benoît qui est une concrète interprétation des Saintes Ecritures, écoute de soi, écoute de la communauté, écoute de l’Eglise, écoute du temps, écoute du monde tel qu’il est. Rendue simple et active dans l’écoute, la moniale se glorifie dans l’humilité comme don de soi au service de l’Eglise. Sa gloire, s’exprime dans le travail et dans la prière, dans l’humilité comme écoute pour discerner les chemins de conversion en se gardant de ne pas prendre la fuite. Tel est le sens monastique du vœu de stabilité qui justifie la deuxième étape de la célébration.Il s’agit de l’incorporation définitive ou de l’accueil de la sœur Marie Madeleine Ezin par la consécration de soi dans le prieuré de Toffo. Entre les mains de la Mère prieure, la nouvelle professe a promis sa stabilité pour le monastère en disant publiquement ‘‘oui’’ aux infinitifs suivants : ne rien préférer au Christ. Donner sa vie dans l’obéissance de chaque jour. Veiller et prier avec sa communauté, aimer les sœurs. Chercher Dieu sans relâche en vivant avec elles les moments de joie et d’épreuves, de tristesse et d’allégresse, de pauvreté et d’abondance. Désormais femme de promesse, elle a reçu quatre signes de son engagement définitif : La coule ou le vêtement monastique avec laquelle elle sera enterrée ; l’anneau signe de l’alliance entre le Christ et l’Eglise ; le psautier pour chanter sans cesse les louanges en intercédant pour le salut des hommes, et l’eau bénite pour demeurer, vase de bénédiction pour le monde de son temps. La joie, la grandeur et la simplicité de cette célébration reste, en définitive, à la mesure du cœur de la sœur qui témoigne à notre attention : « Aujourd’hui, ma joie est débordante, parce que je comprends que le Seigneur n’est pas venu pour les bien-portants… Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait… Le Seigneur a fait miséricorde. Que son nom soit éternellement béni ».