Le peuple est en colère contre Yayi Boni et sa Lépi en gestation ! Le débat est lancé et bientôt des décisions seront prises avec à la clé des actions concrètes, pour mettre fin à la pagaille. De la rencontre d’hier, on peut retenir des échanges que les participants n’ont pas confiance en la Lépi qui sortirait le 30 Novembre 2014 et sont prêts à la balayer d’un revers comique. Dans les débats, presque tout le monde était d’accord que « ce qui se passe à Agblangandan n’a l’air de rien de sérieux et le fruit ne servira à rien de potable ».
Les intervenants ont estimé que le retard observé dans financement des activités du Cos-Lépi, les différentes polémiques que cela a suscité et les « divergences évoquées au sein des membres de cette institution », le produit à livrer ne sera pas de bonne qualité. Mieux, ils ont estimé que la déclaration de Chabi Sika doit être prise au sérieux car, « c’est son frère qui détient la clé d’accès au fameux fichier électoral en correction » et en proposant sa tête à couper, le député compte certainement sur quelque chose. Pour cela, certains ont proposé qu’il faille mener des actions pour dire « non » à cette Lépi et recourir à une liste alternative pour les prochaines élections. Les actions ne sont pas encore définies.
Pour d’autres, il ne faut pas continuer par se fier à la légalité et laisser le régime en place continuer par s’amuser avec le peuple béninois. Ils ont estimé qu’il est temps d’agir pour ne pas tomber dans un vide juridique et faciliter la prolongation au pouvoir du système en place. Ils ont analysé les propos et comportement du pouvoir et ont émis l’idée d’agir, le plutôt possible, pour « arrêter Yayi dans son élan ». La déclaration de Boko est sérieuse, selon un intervenant qui a estimé qu’il faut aller loin dans les réactions. « Ce que nous vivons aujourd’hui est une erreur commise depuis 2006. On nous a trompés en nous parachutant quelqu’un sorti de nulle part, en disant que c’est un banquier qui va nous distribuer de l’argent. Aujourd’hui, on en est où ? Il est partout. Il est à la justice. Il est dans l’éducation. A la santé, vous le verrez. Il a mis son pied dans tout et quand on parle, il dit que c’est Dieu qui l’a mis là. Un chef qui parle de cette manière ne se réclame pas de son peuple et le nargue comme il veut. Nous devons agir pour que notre Démocratie soit sauvée… ». Ce sont là des propos d’une femme qui intervenait hier dans la salle. Visiblement, tout le monde était au regret, mais déterminé à défendre le peuple. Dans la salle de conférence du Chant d’oiseau hier, il y avait toutes les composantes de la nation. Acteurs politiques, syndicalistes, leaders d’opinion, diverses associations, hommes et femmes des médias engagés pour la défense des principes démocratiques, Bref, tous les acteurs de la société civile s’étaient mobilisés hier.
Tous étaient d’accord qu’il ne faut plus perdre le temps face à l’urgence. Les élections et à bonne date, ce fut hier le vœu de tous les intervenants qui se sont dit prêts à se sacrifier pour cette cause.
Communiqué de presse
Le 2 Octobre 2014 au ‘’chant d’oiseau’’ de Cotonou, les forces politiques, syndicats, mouvements et organisations de la société civile, qui nourrissent la conviction que « ça va mal » dans notre pays, se sont réunis, principalement, autour de la question de l’organisation des élections. Lesdites forces, après une analyse de l’impasse où se trouvent les travaux du Cos/Lépi et des manœuvres du gouvernement :
1. Constatent que le pouvoir en place ne manifeste aucune bonne volonté pour consolider nos acquis démocratiques et prend trop souvent, depuis 2007, des libertés vis-à-vis de nos Lois, notamment en ce qui concerne les élections ;
2. Reconnaissent l’urgence d’une sortie d’impasse, vu les incertitudes qui planent sur la réalisation de la Lépi avant les élections communales et municipales en souffrance depuis bientôt deux ans et les élections législatives dont l’organisation ne saurait excéder Mars 2015 ;
3. Tirent leçon des expériences passées avec le gouvernement et son Chef dont la « bonne foi » souvent affirmée a toujours été immédiatement démentie par leurs gestes, leurs actes et leurs propos ;
4. Réaffirment leur détermination à combattre résolument toutes les manœuvres de démantèlement des acquis démocratiques ;
5. Décident de mettre en place deux groupes de travail pour préparer les décisions idoines à soumettre à une prochaine Assemblée générale, fixée pour le jeudi 9 Octobre 2014.
Les forces politiques et sociales ont aussi noté la recrudescence des actes attentatoires aux libertés et condamnent tout particulièrement les interdictions de réunions survenues à Bembéréké, Nikki et Parakou au cours du seul mois de septembre. Elles fustigent l’attitude du gouvernement, qui montre qu’il est aux abois.
Il ne reste plus à notre peuple souverain, à travers les forces politiques et sociales soucieuses de paix, de développement et de démocratie qu’à donner plus de vigueur et de créativité à son combat pour mettre fin à la volonté de caporalisation du pouvoir qu’affiche le régime illégitime de Yayi Boni.