Nombreux sont les citoyens qui se sont étonnés de la mise sur pied du Mouvement pour un sursaut patriotique (Msp) le samedi 04 octobre 2014. Pour ces citoyens, non seulement les objectifs assignés à ce creuset n’ont pas de pertinence mais aussi la majorité des personnalités politiques qui le cautionnent n’ont pas de leçons de démocratie à donner à Yayi.
Le palais des Congrès de Cotonou a vu naître samedi 04 octobre 2014 le Msp. Il a pour Coordonnateur national, le Professeur Mahougnon Kakpo, l’ancien Directeur des examens et concours de l’Enseignement secondaire. Il est aussi un proche du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago. Des sources informées précisent que le Professeur Kakpo est un suppôt du président Nago et que c’est la 2ème personnalité de l’Etat qui est l’initiateur de ce mouvement. En tout cas, ce qui a le plus marqué au cours du congrès constitutif de cette nouvelle formation politique, ce sont les personnalités ayant apporté leur soutien au Professeur Kakpo. S’il est vrai qu’il y a au sein de ces personnalités des hommes politiques qui peuvent s’adonner à cet exercice, notamment ceux ayant régulièrement animé l’opposition et qui se sont affichés constamment contre le pouvoir (Orden Allatin, Eric Houndété, Mme Zossou-Batoko, Sèhouéto, Idji, etc...), il existe tout de même des gens qui ont activement travaillé aux côtés du gouvernement et son chef depuis plus de huit ans. Et en temps normal, que le bilan du régime actuel soit négatif ou non, ces personnalités ne peuvent jamais s’en laver les mains. Elles en sont bel et bien comptables. Mais ce samedi devant un public peu conquis, elles ont sans pudeur critiqué le gouvernement. Elles l’ont jeté en pâture croyant se refaire une virginité dans l’opinion. L’objectif, c’est en effet de quitter la barque Cauris à quelques mois de la présidentielle de 2016 afin de se repositionner sur l’échiquier politique national. Or chacun de ses hommes politiques connus de tous les électeurs, a bien une histoire. Aucun d’eux ne peut facilement faire passer pour un pestiféré un régime qui, en huit ans, a transformé le Bénin et leur a tout donné.
Nago et Aholou-Kèkè, des partenaires sûrs…
Il faut souligner que Me Hélène Aholou-Kèkè était un pion, un vrai, du gouvernement au Parlement. Ce samedi, elle a présenté au peuple ses excuses pour s’être trompée sur le choix du chef de l’Etat. Et pourtant, elle a, à deux reprises, bénéficié du soutien de Yayi Boni pour se faire élire députée. En 2007 et en 2011. Présidente de la Commission des lois, elle a mené tous les combats pour aider le gouvernement à faire adopter de nombreux textes législatifs même ceux jugés très controversés. Le Professeur Mathurin Coffi Nago aussi. Envers et contre tous parfois, le président du Parlement a affiché une entente remarquée avec le gouvernement dans bien des dossiers. «Quand je dis pin par il (le professeur Nago, Ndlr) répond pin pan», c’est par cette phrase que le Chef de l’Etat avait caricaturé la symbiose qui existait entre lui et le président de l’Assemblée nationale. Pour le reste, notons que le président Nago doit sa fulgurante carrière politique depuis 2007 à Yayi Boni. Le président de la République l’a fait au détriment d’autres politiques très engagés qui méritaient réellement un coup de pouce. Mathys Adidjatou s’est aussi fait parler d’elle. Celle-là même qui a été la première femme à diriger au Bénin les Finances publiques grâce à Yayi Boni a osé clouer au pilori un gouvernement qu’elle a servi longtemps et dont elle a obtenu beaucoup d’avantages. Nul n’ignore l’activisme dont elle a fait montre au moment où le Programme de vérification des importations de Nouvelle génération (Pvi/Ng) occupait l’actualité politique. Mathys Adidjatou a également défendu bec et ongles dans plusieurs autres domaines le gouvernement. Seulement, ses convictions ont changé depuis qu’elle a été éjectée de l’équipe au pouvoir. Elle a tourné casaque. Comme elle, il y a Richard Sènou. Cet ancien fonctionnaire international qui a beaucoup gagné de Yayi Boni aux premières heures du Changement a tiré à boulets rouges sur le gouvernement. Celui-là n’a pu rien apporter au peuple béninois alors qu’il avait les moyens de jouer un grand rôle. La seule chose qu’on retient de son passage au gouvernement, c’est que Richard Sènou a cherché à négocier l’arrivée au Bénin de faux investisseurs malaisiens. L’autre politicien dont les agissements relèvent plus de la rouerie que d’un engagement sincère, c’est Candide Azannaï. Depuis plusieurs mois, il prend le chef de l’Etat pour un adversaire alors qu’il lui doit sa «résurrection politique». Après son divorce avec les Soglo en 2005, il avait disparu de la scène politique nationale. Il était anéanti. L’arrivée de Yayi Boni en 2006 a été pour lui une bouée de sauvetage. Candide Azannaï a été repêché. Dans la foulée, il a été nommé ministre de l’Industrie avant d’être positionné sur la liste Cauris lors des législatives de 2011. Aujourd’hui, il remercie le Chef de l’Etat en monnaie de singe. C’est bien dommage.
Des aigris…
La liste n’est pas exhaustive. Mais on peut oser affirmer que la position de cette demi-dizaine d’hommes politiques n’a pas de fondement. Le combat de tous ceux qui cautionnent les ambitions du Msp ne tient pas compte de l’intérêt général. Leurs propos montrent suffisamment qu’ils en veulent à un homme ; un président toujours populaire après huit ans au pouvoir. Leurs faits et gestes démontrent, et le Sage Karim da Silva l’a précisé dans l’interview publiée ci-contre, qu’ils sont des «éternels aigris qui mettent en place un régime et en deviennent les premiers ennemis». Par ailleurs, le Msp peut s’analyser, et beaucoup d’observateurs confirment ce constat, comme un mouvement de conspiration contre un régime dont le seul souci est de sortir son peuple du sous-développement. Ses initiateurs ont opéré un mauvais choix. Car aujourd’hui, le Chef de l’Etat a besoin de soutiens pour finir son mandat. Point n’est besoin de distraire le peuple avec des discours belliqueux. Yayi Boni a souvent martelé que son seul ennemi reste la pauvreté. Mieux il a rappelé et ce, à plusieurs occasions qu’il partira en 2016 tel que prévu par la Constitution. Les conspirateurs aideraient davantage donc le peuple en soutenant les actions du chef de l’Etat plutôt que de lui mettre les bâtons dans les roues. A la vérité, au Bénin, il n’y a de péril politique que celui existant dans l’imagination des conspirateurs du Msp.
Sans projet de société
Nago, Azannaï, Adidjatou, Sènou et Aholou-Kèkè se trompent de cible et de combat. Au lieu de préparer et de défendre leurs projets de société devant le peuple, ils s’attaquent gratuitement à Yayi. Or toute alternance au sommet de l’Etat se prépare activement. L’action politique pour conquérir le pouvoir implique un projet de société différent d’un programme de gouvernement. Mais pour arracher le pouvoir en 2016, les prétendants opposants au régime ont trouvé une solution toute simple : jeter la pierre au chef de l’Etat sortant et peindre en noir toutes ses réalisations. Les morceaux choisis sont nombreux et viennent paradoxalement des gens qui ont été allaités par le régime. Aujourd’hui, les farouches opposants du président de la République sont ses anciens collaborateurs. Chacun pour des raisons qui lui sont très loin des intérêts supérieurs de la Nation. Au fur et à mesure qu’on tend donc vers les élections présidentielles de mars 2016, les gens multiplient les attaques contre le président Yayi Boni. Il est traité de tous les noms, des mobilisations suspectes se font pour préparer des coups contre la République. Injures, mensonges, intoxication, désinformation, manipulation… La liste est longue. Tout ceci pour déstabiliser le pays, le rendre ingouvernable afin de provoquer une grave crise dans le pays. Dans cette aventure, certains ne sont pas courageux et travaillent en sourdine, d’autres le font à visage découvert pour faire forcément du président Yayi ce qu’il n’est pas. Transformer le tort en raison. Pourquoi cherche-t-on, par des voies peu orthodoxes, à lui tailler une sculpture et à lui attribuer une casquette qui est aux antipodes de la philosophie qui fonde son action politique?
On ne rentre pas en politique pour conquérir le pouvoir par la violence verbale et le mensonge. Tous ceux qui aspirent au fauteuil présidentiel doivent avoir une idéologie politique, un programme de gouvernement et surtout un projet de société. A ce jour, parmi tous les prétendants qui s’agitent sur le terrain, qui a déjà rempli cette condition? Personne. Alors, pourquoi certains parmi eux s’acharnent-ils contre le président Yayi et son gouvernement, en tentant de déstabiliser les institutions de la République à des fins purement égoïstes?
Ceux qui tirent sur le chef de l’Etat et son gouvernement pensant séduire le peuple ont tort, Car le peuple n’est pas dupe. Il sait tirer le bon grain de l’ivraie. La conquête du pouvoir ne doit pas être une occasion de règlement de comptes au point de mettre en péril la sécurité, la paix et la stabilité du pays. Tous ceux qui désirent diriger le Bénin à partir de 2016 doivent avoir le courage d’aller devant le peuple, pour présenter et défendre leurs projets de société. C’est de cette seule manière qu’ils pourront tester leurs capacités à diriger ce pays. C’est vrai qu’ils ont peur de faire une compétition politique avec un candidat des Fcbe en 2016. Mais ce n’est pas une raison pour empoisonner le débat politique. Ceux qui accusent le chef de l’Etat de ne vouloir pas organiser les élections ont tort. A ce jour, 9 milliards de F Cfa sont déjà mis à la disposition du Cos-Lepi et 2,5 milliards à la Cena pour leur permettre d’avancer dans la préparation du processus électoral. Comment le gouvernement peut-il encore jouer sa partition dans l’organisation des élections ? Sa bonne foi est évidente et ses détracteurs feraient mieux de le laisser en paix. Mathurin Coffi Nago et consorts feraient mieux de réorienter leur politique de conquête du pouvoir.