L’arène politique béninoise s’est enrichie d’un nouveau mouvement politique. Il s’agit du Mouvement pour un sursaut patriotique (MSP) lancé samedi dernier au palais des Congrès de Cotonou par Mahougnon Kakpo et plusieurs autres personnes soucieuses de l’avenir de la démocratie au Bénin. Le congrès constitutif de ce nouveau mouvement a reçu la bénédiction de nombre de personnalités politiques dont Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale. A l’issue des travaux, Mahougnon Kakpo a été élu coordonnateur général du mouvement avec comme 1er et 2è adjoints respectivement Mathieu Oké et Thérance Koumassou.
Par Thibaud C. NAGNONHOU
«Agir et non gémir». Telle est la devise du nouveau creuset politique dénommé «Mouvement pour un sursaut patriotique (MSP)» lancé à Cotonou le samedi 4 octobre dernier. Il est une initiative des filles et fils venus des quatre coins du Bénin préoccupés par l’état actuel de la démocratie béninoise.
Pourquoi le MSP
Un état qui est sombre, selon Mahougnon Kakpo, président du comité préparatoire des travaux de ce congrès constitutif. Les causes de cette situation, analyse-t-il, sont surtout liées au non renouvellement des conseils communaux, municipaux et locaux depuis bientôt deux ans et la volonté manifeste des dirigeants de bloquer le processus de correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). A ces raisons, Mahougnon Kakpo ajoute la destruction organisée du tissu social qui plonge le pays dans l’inquiétude, l’angoisse et la peur, la montée drastique du chômage des jeunes, la fraude et la corruption devenues la norme privilégiée au Bénin et les grèves perlées dans l’administration publique. C’est donc pour lutter contre ces maux que le MSP a été porté sur les fonts baptismaux avec comme leitmotiv la défense des acquis démocratiques. Ce mouvement se veut un creuset politique unitaire de tous les filles et fils du Bénin décidés à mettre leurs énergies en synergie au service de la démocratie. Collé à sa devise, le MSP veut agir pour combattre la dictature, le pouvoir personnel, l’injustice, la corruption et la mauvaise gouvernance, a dévoilé le président du comité d’organisation. Aussi, entend-il promouvoir l’unité nationale et le respect de la dignité humaine en mettant l’accent sur des valeurs comme l’humanisme qui place l’homme au centre de son action. «Le Bénin a besoin d’une jeunesse positivement agressive et résolument déterminée pour maintenir la paix et renforcer la démocratie au Bénin», poursuit Mahougnon Kakpo. Pour ce faire, le MSP exige des dirigeants l’organisation à bonne date des élections selon les directives de la Constitution du 11 décembre 1990, l’achèvement de la LEPI, le respect des libertés fondamentales et la création des conditions favorables à l’amélioration du climat des affaires et au renforcement de la paix au Bénin.
Encourager
Après Mahougnon Kakpo, les porte-parole des délégations du Borgou-Alibori et de l’Atacora-Donga se sont succédé au pupitre pour encourager la création du MSP. Les mêmes encouragements ont été également le maître-mot des personnalités politiques invitées pour être des témoins oculaires de la naissance de ce nouveau bébé. Qu’il s’agisse du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, du président du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, Antoine Détchénou, du président du parti «Restaurer l’Espoir», Candide Azannaï, du président de la Coalition pour le développement et les libertés, Richard Sènou, de Clotaire Olihidé du parti Alternative citoyenne, de Jude Lodjou de l’Union fait la Nation, des députés Hélène Kèkè Aholou et Claudine Prudencio ainsi que des anciens ministres Gaston Zossou, Michel Sogbossi et Adidjatou Mathys, l’heure est grave au Bénin. Les signaux de la démocratie seraient tous au rouge. Tous ont donc loué l’initiative de la naissance du MSP qui renforcera sans doute les autres forces politiques qui se battent sur le terrain depuis plusieurs mois pour défendre les acquis démocratiques. Ce combat pour le respect de la démocratie au Bénin passe avant toute autre considération politique, insistera Mathurin Nago qui a souhaité bon vent au MSP. Le président de l’Assemblée nationale a assuré de toute sa disponibilité pour accompagner dans la légalité le MSP et les objectifs qu’il s’est assignés pour le renforcement de la paix et la démocratie au Bénin.
