L’évidence a été plus ou moins officialisée hier à l’issue de la rencontre entre les présidents des institutions de la République. Le miracle pour que les élections communales se tiennent avant la fin de l’année ne pourra plus être opéré. C’est du moins ce qui est à retenir des propos tenus par le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko. Evoquant entre autres les contraintes légales comme par exemple le fait que les candidatures doivent être déposées 45 jours avant la date du scrutin et la liste électorale qui doit être disponible 60 jours avant la date du scrutin au regard de l’article 180 et de l’article 300 du code électoral, il a conclu qu’à l’impossible nul n’est tenu et sans grande conviction, il a indiqué que le Cos-Lépi et la Cena feront tout ce qu’ils peuvent pour tenir dans le délai préalablement promis à savoir avant la fin de l’année.
Bref, la vérité de Chabi Sika est désormais officielle. Et jusqu’ici, les Béninois n’arrivent pas à s’enlever de la tête, le scénario cauchemardesque du président Adrien Houngbédji puisque, à force de reporter, l’inquiétude des Béninois ne peut qu’aller grandissante et certains d’entre eux auront de bonnes raisons de croire que l’Exécutif a des choses derrière la tête. Mais, nous n’en sommes pas encore là et le mieux à faire est, à défaut d’avoir la Lépi, de réunir au plus tôt la classe politique pour une liste ad hoc pouvant permettre d’aller aux élections. Car, les populations s’impatientent et à force d’abuser de leur patience, il n’est pas exclu que le pire advienne, et c’est ce qu’il faut éviter à tout prix.
Propos du Président de la Cour Suprême, Ousmane Batoko :
« Il s’est avéré que tout compte fait, il n’est pas possible d’organiser les élections communales en 2014… »
« …Le Chef de l’Etat a reçu ce matin les membres de la Commission Electorale Nationale Autonome, avec qui il a fait le point des préparatifs liés à l’organisation des prochaines élections dans notre pays. A l’issue de cette rencontre avec les membres de la Cena, le Chef de l’Etat a estimé avoir un entretien avec les présidents des institutions de la République pour leur faire part des informations qu’il a recueillies de la Cena d’une part et du Cos Lépi d’autre part en fin de semaine dernière. A l’occasion des échanges que nous avons eus, le Président de la République a réaffirmé sa volonté de voir les élections communales, municipales et locales s’organiser d’ici la fin de l’année 2014. En cela, il s’est fondé sur des engagements qu’il a avait pris au regard d’un chronogramme qui lui avait été communiqué, chronogramme au terme duquel la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) devrait être prête et produite pour septembre 2014. C’est donc au regard de ce chronogramme qui lui avait été présenté que le Chef de l’Etat a, dans son message à la Nation le 31 juillet 2014 à l’occasion de la fête nationale, pris devant le peuple, l’engagement de l’organisation de ces élections pour au plus tard la fin de l’année.
Les présidents du Cos-Lépi et de la Cena nous ont expliqué toutes les contraintes auxquelles ils sont actuellement confrontés, en particulier les contraintes techniques, technologiques, constitutionnelles et légales face auxquelles il n’est manifestement pas possible d’organiser les élections malgré la volonté exprimée par le Chef de l’Etat d’organiser ces élections. Il nous a même invités à envisager la possibilité de démarche commune que nous ferions, ensemble avec lui, auprès de la classe politique comme en direction de l’Assemblée nationale pour envisager la prise de mesure dérogatoire qui permettrait de tenir dans le délai de la fin de l’année (…) Mais il s’est avéré que tout compte fait, il n’est pas possible d’organiser lesdites élections. Entre autres contraintes légales, il y a par exemple le fait que les candidatures doivent être déposées 45 jours avant la date du scrutin. Autre contrainte légale, la liste électorale doit être disponible 60 jours avant la date du scrutin au regard de l’article 180 et de l’article 300 du code électoral.
Voilà des situations physiques, légales, matérielles incontournables face auxquelles il n’est pas possible de façon manifeste d’organiser les élections avant la fin de cette année 2014. Cependant, le Président du Cos-Lépi s’est engagé à tout mettre en œuvre pour qu’une première mouture provisoire de la liste électorale permanente informatisée soit disponible le 30 novembre 2014. Qui dit liste provisoire veut dire aussi liste ouverte à réclamation, à contestation et les textes imposent au Cos-Lépi d’afficher ces listes sur une période de trois semaines avec toutes les conséquences en terme de timing … »
Transcription : Patrice SOKEGBE