Report des élections locales, communales et municipales pour 2015 : Yayi ouvre la voie à l’insurrection populaire #aCotonou

Politique

Report des élections locales, communales et municipales pour 2015 : Yayi ouvre la voie à l’insurrection populaire

Publié le mardi 7 octobre 2014 | Le Matinal

© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni

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La déclaration faite par Ousmane Batoko, président de la Cour suprême, annonçant le report pour l’année prochaine des élections communales, municipales et locales lance le début de grands bruits. Les forces politiques, les acteurs de la société civile et toutes les autres forces vives de la Nation n’attendaient qu’un acte ou déclaration officielle pour démarrer l’expression de la colère populaire. A quoi doit-on s’attendre dans les jours à venir ?

Top, c’est parti ! L’opinion publique nationale et internationale devront s’attendre très prochaine à voir le Bénin sous tension. Ce n’est pas un souhait, mais plutôt la conclusion de plusieurs faits. Yayi ouvre à nouveau la porte aux réactions populaires. Ce report des élections locales et communales va susciter de vives tentions, difficiles à contenir. Tout le monde avait prévenu le pouvoir. Dans sa parution du mardi 23 septembre 2014, le quotidien ‘’Le Matinal’’, en réaction à la déclaration du chef de l’Etat à Boko et à celles de Houngbédji avait démontré que « Yayi ouvre la boîte de pandore ». A sa suite, plusieurs personnalités sont intervenues dans le même sens. Que ce soit les femmes, les syndicalistes, les médias et acteurs politiques, tous ont donné de la voix pour inviter à la tenue effective des élections à bonne date. Même les deux Généraux de l’Armée (Amoussou et Gbian), potentiels candidats à la présidentielle de 2016, sont intervenus pour lancer le même appel à l’endroit du pouvoir. En dehors de quelques uns, personne n’avait aimé les propos du président et nul ne s’était dit prêt à voir les élections locales et communales organisées après 2014. A cet effet d’ailleurs, une coalition s’est constituée précipitamment au Chant d’oiseau de Cotonou le jeudi dernier pour arrêter le régime Yayi dans sa course contre la démocratie béninoise. A l’occasion, d’ailleurs tous ont dit être prêts à violer la légalité pour que règnent la paix et les principes démocratiques. Le rendez-vous est d’ailleurs pris pour le jeudi prochain pour la définition des actions à mener très prochainement. « Je peux vous dire que si d’ici 2 semaines, le Chef de l’Etat ne convoque pas le corps électoral, pour les élections municipales, nous ne les ferons pas en 2014. Je suis précis. Nous sommes aujourd’hui le 21. Si le 5 octobre, le corps électoral n’est pas convoqué, c’est impossible ». Cette déclaration a été faite le 21 septembre 2014 par Maître Adrien Houngbédji, président du Parti du renouveau démocratique (Prd) interrogé par la télévision canal3-Bénin. Et en cas de non respect des délais, le parti de Houngbédji a aussi averti qu’il ne se taira pas.

La communauté internationale aussi….

« …L’une des raisons pour lesquelles il est si facile pour les Américains de se sentir à l’aise ici au Bénin, est que le peuple des Etats-Unis et le peuple du Bénin partagent certaines valeurs fondamentales. Comme les Américains, le peuple du Bénin croit en la démocratie multipartite, et, en des élections libres, équitables et organisées à bonne date ». Ce message venait de Michael Raynor, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin le jeudi 3 juillet 2014 lors de la célébration du 238ème anniversaire de l’indépendance des Usa. Il avertissait ainsi le gouvernement béninois de ce qu’il n’a pas droit à la violation des principes démocratiques. Son message a été clair : l’organisation des élections à bonne date est l’une des raisons qui unissent le peuple béninois au peuple américain. Le même message est venu quelques semaines plus tard au cours du sommet Usa-Afrique tenu à Washington en présence de plusieurs chefs d’Etat africains dont Yayi Boni. « Des institutions fortes étaient préférables à des hommes forts, le respect pour la démocratie, ce ne sont pas des valeurs américaines, ce sont des valeurs universelles », a déclaré John Kerry, Secrétaire d’Etat américain à l’occasion. « Une société civile forte, le respect pour la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme, ce ne sont pas seulement des valeurs américaines, ce sont des valeurs universelles », a également déclaré le chef de la diplomatie américaine le 4 Août 2014 aux Usa.
Tout le monde avait déjà averti le régime Yayi de ce qu’il n’a pas droit à l’erreur. Si aujourd’hui, le peuple se met en colère et que les partenaires techniques et financiers se mettent en boule, ils auraient raison. Rien n’a manqué au chef de l’Etat béninois pour la tenue à bonne date des élections. Il a eu le budget qu’il a toujours sollicité, mais la volonté politique lui a toujours manqué. le peuple qui est visiblement fatigué de voir les mêmes élus locaux en poste alors qu’ils ne font plus rien pour le développement de leurs localités, aura raison de se jeter dans la rue pour crier à l’aide.

Félicien Fangnon

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