Niamey - Le Nigeria et ses voisins, qui ont débuté mardi à Niamey un sommet d’une journée consacré à la lutte contre le groupe Boko Haram, doivent finaliser la création d’une force régionale pour contrer la menace islamiste.
Quelque 700 soldats des armées du Niger, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun composeront cette force régionale dont la création avait été décidée en juillet.
La participation du Bénin, invité au sommet, n’est pas encore connue.
"Le sommet doit finaliser l’examen du déploiement des bataillons" de cette force "tout au long des frontières", a expliqué le président nigérien Mahamadou Issoufou, hôte de la réunion.
Une "stratégie commune" doit également être mise en place afin de "mieux mutualiser" les capacités opérationnelles et de renseignement des armées participantes, a-t-il déclaré.
Le sommet réunit, autour du président nigérien, les présidents Goodluck Jonathan (Nigeria), Idriss Déby (Tchad) et Thomas Boni Yayi (Bénin). Le Cameroun, premier voisin concerné par la montée en puissance de Boko Haram, est représenté par son ministre de la Défense Edgard Alain Mebe Ngo’o.
Cette réunion se déroule alors que rien ne semble pouvoir endiguer la montée en puissance de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, où le groupe menace désormais de s’emparer de la capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri, un carrefour régional d’un million d’habitants.
Les combattants islamistes ont également pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs localités frontalières de l’extrême-nord du Cameroun, où ils multiplient les incursions malgré le déploiement de troupes d’élite de l’armée camerounaise.
"Jamais depuis l’accession à leur indépendance, la survie de nos pays n’a été aussi menacée par le terrorisme, par les forces de la division et par le crime organisé", a affirmé Mahamadou Issoufou dans son discours d’ouverture.
Un communiqué sera publié en fin de journée après une réunion à huis clos des chefs d’Etat.
Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad se réunissent régulièrement depuis le sommet de Paris en mai, pour tenter de coordonner la lutte contre Boko Haram.
La dernière réunion de ce genre, au niveau ministériel, s’était tenue au
Nigeria début septembre.
Plus de 10.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les attaques de Boko Haram et leur répression féroce par les forces de sécurité nigérianes. Le conflit a également fait fuir de leurs foyers plus de
700.000 personnes.