Une alternance politique au sommet de l’Etat se prépare activement. Ce n’est pas un jeu d’enfant. L’action politique pour conquérir le pouvoir implique des idées, une philosophie, et un projet de société différent d’un programme de gouvernement.
Au Bénin, les tractations en glissières pour les différentes élections à venir ont déjà démarré. Pour arracher le pouvoir en 2016, les prétendants opposants au régime ont trouvé une solution toute simple : jeter la pierre au chef de l’Etat sortant, le vouer aux gémonies, peindre en noir toutes ses réalisations et le livrer à la vindicte populaire. Les morceaux choisis sont nombreux et viennent paradoxalement des gens qui ont été allaités par le régime, du Changement à la Refondation. Aujourd’hui, les farouches opposants du président de la République sont ses anciens collaborateurs : Candide Azannaï, Hélène Aholou-Kèkè, Richard Sènou, Claudine Prudencio, Mathurin Coffi Nago, Cakpo Mahougnon, Adidjatou Mathys, Victor Topanou, Roger Gbégnonvi et consorts. Chacun pour des raisons qui lui sont propres, très loin des intérêts supérieurs de la Nation. Au fur et à mesure qu’on tend donc vers les élections présidentielles de mars 2016, les passions se déchaînent contre le président Boni Yayi. Il est traité de tous les noms, des mobilisations suspectes se font pour préparer des coups contre la République. Injures, mensonges, intoxication, désinformation, manipulation… La liste est longue. Tout ceci pour déstabiliser le pays, le rendre ingouvernable afin de provoquer une grave crise dans le pays. Dans cette aventure, certains ne sont pas courageux et travaillent en sourdine, d’autres le font à visage découvert pour faire forcément du président Boni Yayi ce qu’il n’est pas. Transformer le tort en raison. Pourquoi cherche-t-on, par des voies peu orthodoxes, à lui tailler une sculpture et à lui attribuer une casquette qui est aux antipodes de la philosophie qui fonde son action politique ?
C’est légitime d’avoir des ambitions politiques. Mais vouloir les réaliser à tous les prix, par toutes les voies, est déplorable et inacceptable. Malheureusement, c’est ce à quoi nous assistons depuis quelques mois au Bénin où les détracteurs du pouvoir, en panne d’arguments, en perte de vitesse et en mal de sensations fortes, font feu de tout bois pour mettre de l’encre noir sur son bilan pourtant reluisant et substantiel.
Où sont leurs idéologies et projets de sociétés ?
On ne rentre pas en politique pour conquérir le pouvoir par la violence verbale et le mensonge. Tous ceux qui aspirent au fauteuil présidentiel doivent avoir une idéologie politique, un programme de gouvernement et surtout un projet de société. A ce jour, parmi tous les prétendants qui s’agitent sur le terrain, qui a déjà rempli cette condition ? Personne. Alors, pourquoi certains parmi eux s’acharnent-ils contre le président Boni Yayi et son Gouvernement, en tentant de déstabiliser les institutions de la République à des fins purement égoïstes ?
Ceux qui tirent sur le chef de l’Etat et son gouvernement pensant séduire le peuple ont tort, ils tirent à terre. Car le peuple n’est pas dupe. Il sait tirer le bon grain de l’ivraie. La conquête du pouvoir ne doit pas être une occasion de règlement de comptes au point de mettre en péril la sécurité, la paix et la stabilité du pays. Tous ceux qui désirent diriger le Bénin à partir de 2016 doivent avoir le courage d’aller devant le peuple, parcourir l’ensemble du territoire national, pour présenter et défendre leurs idéologies et projets de société. C’est de cette seule manière qu’ils pourront tester leurs capacités à diriger ce pays. Ne pas faire cet exercice et diaboliser le chef de l’Etat au quotidien et ternir l’image du pays à l’extérieur est contraire aux pratiques démocratiques. C’est irresponsable, et le peuple doit rester serein et surtout vigilant pour faire échec à tout plan visant à remettre en cause l’ordre constitutionnel. Car les ennemis du progrès social, du développement et de la prospérité du Bénin ont érigé la violence verbale, la manipulation des populations, le mensonge et la diversion en programme politique, voulant arracher le pouvoir à tous les prix. C’est vrai qu’ils ont peur de faire une compétition politique avec un candidat des Fcbe en 2016. Mais ce n’est pas une raison pour empoisonner le débat politique.
La vie politique ne se résume pas aux aiguilles d’une montre
Ceux qui accusent le chef de l’Etat de ne vouloir pas organiser les élections ont tort. A ce jour, 9 milliards de F Cfa sont déjà mis à la disposition du Cos-Lepi et 2,5 milliards à la Cena pour leur permettre d’avancer dans la préparation du processus électoral. Comment le gouvernement peut-il encore jouer sa partition dans l’organisation des élections ? Sa bonne foi est évidente et ses détracteurs feraient mieux de le laisser en paix pour aller défendre leurs projets de société à la base.
La naissance du Mouvement pour un sursaut patriotique (Msp) n’est que la suite logique des manœuvres dilatoires en cours. Mathurin Coffi Nago et consorts feraient mieux de réorienter leur politique de conquête du pouvoir. La vie politique ne se résume pas aux aiguilles d’une montre mais à la qualité des actes de ses acteurs à divers niveaux. L’opposition et ses alliés ont la montre, Boni Yayi et son Gouvernement ont le temps.