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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Impasse sur les élections au Bénin: Les institutions prennent la démocratie en otage
Publié le mercredi 8 octobre 2014   |  Le Confrère de la Matinée




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Les institutions béninoises, en dehors de la Représentation nationale, se sont réunies lundi dernier pour constater, leur corps défendant, l’impossibilité d’organiser les élections municipales, communales et locales cette année. La démocratie conquise à l’effet de l’historique Conférence nationale se trouve ainsi mise en difficulté et le peuple pris en otage.

Depuis le report sine die des élections locales, communales et municipales, la démocratie béninoise est mise à rude épreuve. Des subterfuges sont trouvés, pour obliger le peuple à accepter le fait accompli. Des mesures légales aux comportements de responsables au plus haut niveau, tout semble mis en œuvre pour contraindre et conditionner la volonté populaire au phénomène hideux de couplage des élections au Bénin. « Il n’y a pas d’argent », a pu s’exclamer le Chef de l’Etat, pourtant garant de la promotion de ce système. Tous les signes étaient visibles, qui traduisent la tendance vers l’impasse systémique. Et pourtant des voix les plus averties prédisaient ce dilemme vers lequel on a soigneusement et silencieusement conduit le peuple indolent, peut-être aussi meurtri dans son âme. Lentement mais sûrement, l’on a réussi à ingurgiter à la nation la pilule mortifère. Dans un élan concerté, les institutions ont trouvé que c’est par devoir de vérité qu’elles ont décidé de partager avec le peuple, cette importante information relative à l’impossibilité d’organiser les élections cette année 2014. Ceci participerait de la sauvegarde de la paix.

Mais ce qu’on oublie, c’est la disposition constitutionnelle dans son esprit qui ne dit pas expressément qu’il faut nécessairement une liste parfaite avant d’aller aux élections. A preuve, la liste précédemment utilisée pour les législatives et la présidentielle de 2011 est bien appelée LEPI, peut-être dans sa forme imparfaite, mais elle a été quand même utilisée contre vents et marrées. Elle a produit vaille que vaille des résultats dont certains acteurs politiques sont le fruit quant à leurs positions actuelles. Pourquoi alors ne pas utiliser la même liste si tant est qu’elle existe quelque part ? Face à cette impasse, il aurait été mieux qu’elle fût sortie de sa cachette pour servir aux consultations dont on doute encore de leur tenue réelle et effective.

Pour le moment, ce spectacle désolant offert par certaines institutions de la République ressemble à un vaste complot contre le peuple dont les représentants ont été habilement écartés des discussions de ce lundi noir.

La concertation de ce lundi aurait pu intervenir plus tôt. Le cas échéant, on pourrait être amené à trouver cette mesure dérogatoire qu’aurait souhaitée le Chef de l’Etat. Mais hélas ! On a décidé à la place du peuple. Et comme le dit l’adage, « tout ce qui se fait pour vous sans vous est contre vous » ; nous osons croire que ce qui a été analysé à la Marina n’engage pas le peuple ; il ne s’adresse même pas à lui. Il faut donc se dépêcher de remettre les choses à l’endroit avant qu’il soit trop tard.

Aujourd’hui plus qu’hier, les faits, gestes et propos donnent raison aux sceptiques. Les soupçons de couplage d’élections, donc de report des locales, de prorogation de mandat présidentiel ou d’hypothétique troisième mandat sont fondés, à plus d’un titre.

On attend de voir quelle sera la prochaine étape des consultations suite au tête-à-tête du lundi qui ébranle l’édifice démocratique éprouvé à l’aune des consultations électorales.

Félix MAHOUGNON

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