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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Démocratie béninoise: L’édifice de Février 1990 s’écroule
Publié le mercredi 8 octobre 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Le
© Autre presse par DR
Le President Béninois Boni Yayi


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Que d’événements malheureux et douloureux inscrivent la nouvelle page de la démocratie béninoise ! Que reste-t-il du renouveau démocratique issu des assises de la Conférence nationale de Février 1990 ?

Ce sont-là, quelques-unes des préoccupations urgentes. Tout le peuple ne sait à quel saint se vouer suite à la déclaration du président de la Cour Suprême au sortir de l’audience à eux accordée par le président de la République, Dr. Boni Yayi. Si le passé de notre pays, autrefois soumis aux affres d’un régime totalitaire nous a tourmentés, aujourd’hui, c’est son avenir même qu’on craint. Le présent nous installe dans l’incertitude du vrai baromètre du principe universel de la démocratie. Les éléments qui tiennent ce système sont remis en cause par la seule volonté des hommes.

Ce qui étonne, c’est l’attitude des autorités qui donnent l’impression d’être surprises par la tenue effective des élections et à bonne date. La petite histoire depuis l’historique conférence rappelle tout au moins la régularité des échéances électorales et l’alternance au sommet de l’Etat. Nicéphore D. Soglo a inauguré l’ère du renouveau démocratique. Il a passé cinq ans à la tête de l’Etat, au terme desquels il a passé le témoin à son successeur qu’il avait remplacé en 1991 ; ironie du sort ! Kérékou lui succède et fit deux mandats, conformément à notre Constitution de Décembre 1990. Pendant les trois mandats, les élections sont régulièrement organisées et à temps, malgré l’absence de la LEPI pourtant consacrée dans les dispositions de la Loi fondamentale. Et dans la dynamique de l’alternance au pouvoir, l’élection présidentielle de 2006 a été favorable à Boni Yayi qui prend ainsi la direction du pouvoir d’Etat.

Depuis ce temps, il n’y a pas eu d’élection qui soit conduite sans peine. Mais les peines ici sont plus douloureuses. En 2008, les deuxièmes élections locales ont été émaillées d’irrégularités dont les contentieux n’ont pu être vidés qu’en fin de mandat. En 2011, la liste aujourd’hui problématique a consacré un K.O.

Boni Yayi revient aux affaires, sans ambages. C’est cette même liste qui a présidé à la désignation des députés actuels. Mais entre temps, des voix se sont élevées pour exiger la correction de cette liste. Et c’est à cet exercice qu’on est, lorsque des difficultés surgissent, qui obligent à un renvoi systématique des élections, surtout celles municipales, communales et locales. Plutôt que de travailler à la tenue effective de ces élections et à bonne date, les comportements des uns, les déclarations et autres attitudes des autres compromettent le processus. Déjà une fois, les élections locales sont reportées sine die, sans que l’Assemblée n’eût envisagé les conséquences d’un tel report. Sous prétexte que les élections coûtent cher pour le Bénin, on soutient qu’il n’y a pas d’argent pour tenir au moins à l’engagement pris le jour solennel de la veille du 1er Août, jour de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale.

En plus des libertés publiques qui sont de plus en plus embrigadées, le principe démocratique foulé aux pieds, une menace pèse sur l’avenir politique de notre pays. Autrefois vitrine de la démocratie en Afrique, le Bénin est en passe de perdre ce prestige. Tous les efforts consentis par nos pères fondateurs du système, les sacrifices de tous genres sont progressivement annulés.

C’est pourquoi « le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra. », Pascal, Pensées.81.

Félix MAHOUGNON



ENCADRE

Pas de LEPI, pas d’élection

Le piège dans lequel les Béninois sont tombés est indubitablement celui de la liste électorale permanente informatisée –LEPI- nécessaire à toutes élections. On savait d’avance que cet instrument indispensable ne peut être réalité de sitôt. Et pourtant, il est le préalable aux scrutins. La LEPI est cet avatar qui échappe et échappera toujours à l’homo béninois. Sa réalisation pose problème autant que l’argent nécessaire pour financer les opérations concourant à elle. La logique trouvée aujourd’hui, c’est soit l’impossibilité d’avoir une liste complète et parfaite qui soit acceptée de tous, donc non sujette à caution, soit l’indisponibilité du fonds pour couvrir les dépenses de l’organe COS/LEPI. Les propos comme « il n’y a pas d’argent », « les élections au Bénin sont coûteuses » témoignent le plan secret qui entretient le flou qui entoure l’opération. Ils justifient la volonté de l’impossibilité : pas de LEPI, pas d’argent et donc pas d’élection. A bon entendeur, salut !

FM

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