La ville de Grand-Popo vient d'être dotée depuis hier mardi 7 octobre, de son premier Commissariat de Police, en dehors du commissariat spécial d’Hillacondji. Populations, autorités communales, locales et traditionnelles, bercées par la musique distillée par l’orchestre de la Police nationale, ont assisté à l’inauguration de l'infrastructure, œuvre de l’Agence béninoise de Gestion intégrée des Espaces frontaliers (ABeGIEF), réalisée sur financement du budget national. Une manière éloquente de renforcer la présence et l’autorité du Bénin dans cette commune frontalière.
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
Cérémonial de rigueur avec revue de troupe et hommages au drapeau national. Agents de sécurité à la mine rassurée et rassurante, arborant une mise vestimentaire impeccable, forte délégation de la Police nationale conduite par le directeur général, Louis-Philippe Houndégnon en personne. Bonheur et reconnaissance des populations gratifiant les officiels de quelques prestations culturelles. Tous sentiments exprimés par le maire Benjamin Ablo qui voit dans l’inauguration du commissariat de Grand-Popo, un indice de renforcement de la sécurité dans sa commune. Laquelle, longtemps, s’est considérée comme oubliée des politiques publiques. Or, en ayant fait du tourisme et du maraîchage des jalons de son développement, la ville a besoin d’un climat de paix et de sécurité, fait remarquer le maire. D’où sa joie et celle de ses administrés n’en est que plus grande du fait de l’inauguration de ce commissariat, faisant suite à l’installation d’une base navale de sécurisation de la côte quelques années plus tôt. Sans oublier diverses autres infrastructures engagées sous l’impulsion de l’Agence béninoise de Gestion intégrée des Espaces frontalières (ABeGIEF), souligne-t-il. Même sentiment de bonheur et de reconnaissance du côté de la préfecture du Mono-Couffo, qui salue les efforts du gouvernement en matière de sécurité des populations.
Félicitations de l'UA
Quant à l’ambassadeur Aguibou Diarrah, coordonnateur du Programme Frontières au Département Paix et Sécurité de l’Union Africaine, il exprime les félicitations de l’UA au président de la République Boni Yayi, à son gouvernement et aux autorités locales pour leurs efforts en matière de promotion de la sécurité. Et souhaite que de telles infrastructures soient démultipliées dans le pays afin que disparaisse la criminalité transfrontalière car, prêche-t-il, il n’y aura pas de développement sans sécurité.A la manœuvre pour la réalisation diligente de cette infrastructure sécuritaire, Marcel Ayité Baglo peut exprimer, au nom de l’ABeGIEF et de ses collaborateurs, sa satisfaction. Puis rappeler que c’est dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale de Gestion intégrée des Espaces frontaliers que le Commissariat de Police de cette ville côtière et frontalière est érigé. Ceci, pour faire reculer le constat que les zones frontalières comptent parmi les plus pauvres de notre pays. Convaincu que notre pays doit prendre en charge ses frontières, Marcel Ayité Baglo, salue la politique mise en œuvre par le gouvernement sous l’impulsion du chef de l’Etat, et consistant en l’érection d’infrastructures sécuritaires et socio-communautaires diverses.
Un joyau pour de meilleures conditions de travail
Louis-Philippe Houndégnon, pour sa part, à qui seront remises les clés du joyau qui a coûté 121 millions de FCFA environ et où exerceront ses collaborateurs, aura des mots de gratitude à l’endroit des « ouvriers de terrain » que sont le DG/ABeGIEF, le maire, le commissaire de Police de Grand-Popo et ses éléments, puis celui d’Hillacondji qui n’auront ménagé aucun effort pour la réalisation de l’infrastructure, en dépit des conditions épiques. Mais Louis-Philippe Houndégnon sensibilisera surtout les populations à la nécessaire collaboration avec les agents de police, aux fins de leur propre sécurité ; et au respect des consignes légales et légitimes qui leur seront données.Enfin, il reviendra au ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, Simplice Dossou, de procéder à l’inauguration du joyau. S’en acquittant, il relève que l’absence de notre pays à ses frontières de 1960 à 2006 a généré l’appauvrissement des populations qui y vivent et l’absence parfois de sentiment national chez elles. Mais, signale-t-il, depuis 2007, la tendance est en cours d’inversion avec l’adoption d’une politique nationale des frontières, et la mise en place de l’ABeGIEF, notamment pour marquer la présence effective du pays auprès de ses citoyens marginalisés. C’est dans ce cadre, se réjouit-il, que s’inscrit la construction du commissariat. Lequel sera renforcé par le poste avancé de police d’Ayiguinnou en cours de construction, et par des modules de classes. C’est donc avec fierté que Simplice Dossou remet les clés du joyau au contrôleur général de Police, Louis-Philippe Houndégnon.Tout ceci s’est achevé par la coupure du ruban marquant l’inauguration de ce commissariat entièrement équipé où flotte le drapeau tricolore béninois, hissé au mât qui trône dans la cour et accueille tout visiteur, signe de la fierté nationale.
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