Tiendront ou ne tiendront-elles pas ? Oui, répondent en chœur les acteurs politiques, le gouvernement, la société civile et c’est le vœu secret de tout le peuple béninois et le souhait de la communauté internationale. Mais quand ? C’est là que se trouve le point d’achoppement. Ces acteurs précités sont divisés sur la date exacte de la tenue effective desdites consultations.
Qu’il vous souvienne, que c’est seulement le lundi dernier que le Chef de l’Etat, préoccupé par la situation scabreuse de la tenue des élections communales et locales, a décidé de rencontrer les présidents d’institutions, en vue de la conduite à tenir face à l’impasse que présente la lenteur dans la prise de mesures diverses concourant à l’effectivité de ces consultations électorales cette année.
De cette rencontre d’avec les présidents d’institutions, il ressort que les conditions ne sont pas réunies pour tenir de bonnes élections, justes et équitables. Au regard des dispositions du Code électoral, en ses articles 180 et 300, il n’est plus possible de tenir ces élections cette année 2014. Les délais légaux par rapport aux dispositions pratiques à prendre risquent d’être violés si l’on tient à organiser le scrutin avant fin décembre 2014.
Dans le raisonnement des présidents d’institutions consultés (car tous n’étaient pas à ce conclave), on sent le report voire la possibilité d’organiser les législatives encadrées par la Constitution de 1990 avant les locales. Les raisons évoquées sont liées aux contraintes techniques, technologiques, légales et constitutionnelles. Toutefois, il a été retenu la poursuite des discussions avec les autres acteurs en vue de parvenir à démêler l’écheveau.
Mais contre toute attente, et sans qu’on eût pu tenir les autres consultations prévues lors de la rencontre, un conseil des ministres vient couper court à tout, insistant sur la nécessité de faire tenir les élections communales et locales cette année 2014. Cette fois-ci, le président Boni Yayi a préféré en débattre avec ses ministres. Son intention d’élargir le cadre de concertation avec les autres acteurs surtout ceux politiques avant de donner suite au conclave du lundi s’est évanouie.
Boni Yayi et ses collaborateurs pensent que la chose est possible cette année surtout que les moyens pour le faire seraient entièrement débloqués. Sans qu’on connaisse la date précise, une orientation vient d’être donnée, qui permette de situer désormais le cadre de discussion. Pour le gouvernement et son chef, l’éventualité de reporter les élections communales et locales doit être écartée. On doit tout faire pour que avant fin 2014, et ce conformément à son engagement pris le 31 juillet à la veille de la fête de l’indépendance, l’alternance démocratique puisse se jouer au niveau local. Mais il compte sur la volonté, le sens patriotique des députés pourtant écartés de la première rencontre de ce lundi.
Partant, Boni Yayi vient de dribler ses premiers interlocuteurs dans cette crise électorale.