Yayi Boni est en train de conduire, lentement mais sûrement, le processus électoral béninois pour les échéances de 2014 à 2016 dans le gouffre ! Hier, l’homme a passé tout son temps à promettre, à hue et à dia, au peuple les élections communales, municipales et locales pour la fin d’année 2014 au plus tard. Puis, patatras… aussi grotesque que cela puisse paraître, le chef de l’Etat tient l’homme à la tignasse que le ‘’Egoun-goun’’ de Parakou balaya d’un revers de la main en février 2003, pour porte-parole pour nous annoncer piteusement que ces élections ne pourront plus avoir lieu. On voit ainsi le « plan Takaccol » de Yayi Boni se dérouler sans obstacle devant lui comme ce fut le cas en mars 2011 d’un K.O. électoral de triste mémoire qui n’eut connu aucune protestation encore moins une réaction d’une mouche quelle qu’elle soit pour bourdonner à ses oreilles.
C’est quoi le « plan Takacool » ? Il faut retenir à travers ce néologisme à deux syllabes ce qui suit : D’abord, le « Taka » qui signifie en langue fon, la plus véhiculaire au Bénin, la tête. Et en bon français, on pourrait lui assimiler le mot intelligence que l’on imagine souvent comme le fruit de la réflexion par le cerveau se trouvant dans la tête de l’être humain. Puis, par « Cool » aussi simple à comprendre, c’est un emprunt à la langue de William Shakespeare qui signifie calmement et sans gêne. En d’autres termes, il faut comprendre qu’aussi lentement et méthodiquement, Yayi Boni et toute sa clique jouent de leur intelligence pour dérouler leur agenda caché sans qu’il n’y ait la moindre réaction corsée et agissante venant de quelque part pour les en empêcher. Alors le « plan Takacool » se déroule sur un boulevard dénommé « le Bénin où les hommes politiques ainsi que les citoyens se comportent tels des spectateurs à qui on ingurgite, à dose homéopathique, un analgésique » qui, évidemment, ne fait sentir aucune douleur aux patients, que sont les Béninois, que le boulanger de Tchaourou roule savamment dans la farine Lépi sans y avoir mis la moindre goutte d’eau pour favoriser la déglutition. C’est donc par un étouffement dont on ne se rend pas compte la victime que Yayi Boni et ses sbires s’activent à mettre en coupe réglée, le légitime droit du peuple béninois au vote pour renouveler le mandat de leurs dirigeants. Alors, l’appel aux ingrédients pour atteindre cet objectif est de différents ordres et nous conduit tout droit dans l’abîme si nous n’y sommes pas déjà, au regard de la chronologie des évènements. Tout d’abord, le lundi 06 octobre dernier, c’est au terme d’une concertation de mauvais aloi, entre ce qui nous reste de présidents d’institutions de la République, que l’homme à la tignasse d’un mongole annonce piteusement, devant caméras et micros, que sous des contraintes technologiques, constitutionnelles et légales, les élections toujours promises par son bienfaiteur ne pourront plus avoir lieu avant la fin de cette année 2014 . Le lendemain, de vives réactions fusent de partout au sein de la population, des sphères politiques ainsi que l’arène sociale. Dans la foulée, leurs agents patentés commis à des causes sordides font distiller, dans la presse nationale et sur les réseaux sociaux, un pseudo chronogramme du Cos/Lépi nous mettant la fin de la correction de la liste électorale pour, au plus tard, janvier 2015 pour respecter leur « plan Takacool » d’endormissement du peuple. Dans cette même journée du mardi 07 octobre 2014, le chef et son gouvernement se réunissent en Conseil des ministres au terme duquel, ils nous annoncent le décaissement de fonds au Cos/Lépi et à la Céna. Ainsi, on pourrait comprendre que le gouvernement est toujours dans la dynamique de faire organiser les communales, municipales et locales pour décembre 2014. Pendant ce temps, un pyromane du système donne sa tête à couper si la Lépi est disponible pour le 30 novembre 2014 tel que promis par le président du Cos/Lépi dans son Lafia saqué. Dans cet embrouillamini, c’est le vice-président du Cos/Lépi qui montre sa tronche pour venir rectifier les égarements et la confusion qui s’installent, de plus en plus au point de nous constiper.
Augustin Ahouanvoébla, et oui, comme l’indique terre à terre son patronyme dans la langue Goun du sud-est du Bénin, la guerre ou le déluge annoncé ou qui se fomente contre le peuple béninois n’aura pas lieu. Le sous-fifre de Hagbè met les pendules à l’heure et proclame que la liste électorale sera livrée au plus tard le 17 décembre 2014. On eut cru que tout est enfin remis à l’endroit quand subitement, le Docteur de tous les temps ou le plus doué président-docteur de sa génération, en complicité avec les membres de sa table de cène, se réunissent pour demander à la représentation nationale de voter des lois dérogatoires pour leur permettre de violer une fois encore, comme ils en ont l’habitude, nos dispositions légales. Décidement, avec le régime Yayi, on a bien l’impression que leur « plan Takacool » qu’ils déroulent méthodiquement nous conduit tout droit vers le fond de la marmite. Nous sommes déjà là-bas où plus rien ne nous fait plus peur. Etant donné que nous avons touché le fond, il faut alors dire comme nous l’enseigne l’artiste de Poste Gbégamey à la tignasse et à la bouche venimeuse, « mi do ni Yayi, ni wa dèdè… ». Il faut entendre ou comprendre : « Dites à Yayi Boni de faire attention ». Car, l’embrouille vient d’être installée au sommet de l’Etat avec son dernier Conseil des ministres aux résolutions contradictoires avec la postiche concertation organisée sous son égide, le lundi 06 octobre dernier à son Palais de la Marina. C’est ce que je crois.
