Le gouvernement béninois, les partenaires techniques et financiers et les représentants des commerçants des marchés ont signé, vendredi à Cotonou, une charte des usagers des marchés contre l'exploitation économique des enfants, qui pour objectif de réduire d'au moins 50% le nombre d' enfants exploités dans les marchés du Bénin avant 2017.
Cette charte "est un mécanisme de prévention et de lutte contre l'exploitation économique des enfants dans les grands marchés de Dantokpa à Cotonou, de Ouando à Porto-Novo et d'Arzèkè à Parakou", a indiqué Anne Vincent, représentante résidente de l'UNICEF au Bénin.
Pour cette responsable de file des partenaires techniques et financiers du Bénin dans le domaine social, la lutte contre le travail des enfants dans les marchés peut être perçue comme une lutte contre les intérêts de certains commerçants et commerçantes, mais cela n'est pas son but.
"Il s'agit plutôt d'agir pour que lesdits commerçants puissent mener leurs activités commerciales et prospérer sans avoir recours au travail des enfants", a-t-elle expliqué.
Selon Mme Vincent, la signature de la charte marque le début d' un combat qui est loin d'être gagné d'avance, mais qui permettra de restaurer une certaine image du Bénin, notamment celle d'un pays où des petites filles et des petits garçons exploités colportent de lourdent charges, manquent de repos et dorment dans les lieux insalubres et sont exposés à toutes sortes d'abus et de maladies.
Au Bénin, a-t-on indiqué, l'enquête nationale sur le travail des enfants a révélé en 2008 que 34% des enfants sont économiquement occupés et que parmi eux, 30% sont impliqués dans des travaux qualifiés de dangereux.
De même, en 2013, une autre enquête réalisée par l'Institut national de la statistique et de l'Analyse économique (INSAE) dans les trois marchés principaux du pays, notamment de Dantokpa à Cotonou, de Ouando à Porto-Novo et d'Arzèkè à Parakou, a permis d' identifier 7.882 enfants, dont 78% sont des filles et 46% ont moins de 14 ans.