Le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche a pris une décision interdisant au Directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) ainsi que d’autres responsables de structures sous tutelle, de quitter le territoire national jusqu’à nouvel ordre. Un acte politique qui, contrairement aux normes, vise à dramatiser une situation qui n’a pas lieu d’être.
Dans son arrêté ministériel pris la semaine dernière, Issa Azizou a voulu faire croire qu’à cause d’une vérification décrétée par le conseil des ministres, les Directeurs en question doivent être présents au poste pour répondre aux questions des contrôleurs. D’abord, après chaque campagne, une évaluation aussi bien technique que financière a toujours été faite pour relever les éventuelles irrégularités afin de les corriger. Mais jamais, il n’y a eu rien grave comme le ministre tente de le faire croire. C’est vrai que la campagne cotonnière est en difficulté au Bénin depuis que les privés ont été mis à l’écart, mais en réalité, la personne du Dg/sonapra n’a rien à y voir.
Il n’était pas utile de prendre un arrêté pour interdire au Dg tout voyage hors du territoire national alors que sa gestion dans les milliards de Fcfa engloutis dans le coton ne représente rien. La cinquantaine de milliard Fcfa gérée par le ministère de l’Agriculture pour la commande des intrants ne relève pas de la Sonapra. Il en est de même pour la cinquantaine de milliards de Fcfa gérée par le trésor public pour rembourser les producteurs.
Sur la centaine de milliards de Fcfa que l’Etat sort pour les campagnes cotonnière, à peine une dizaine de milliards Fcfa prennent par la Sonapra pour aller vers les transporteurs et égreneurs. C’est-à-dire que la commission Tamègnon ira à la Sonapra mais devra se retourner dans les différents ministères pour chercher là où pourrait se retrouver l’indice de mauvaise gestion.