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Adjinakou N° du 9/10/2014

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Maintien des communales pour 2014 : nouvelles pannes électorales en vue
Publié le lundi 13 octobre 2014   |  Adjinakou


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© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni


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Sur la scène électorale au Bénin, c’est la saison du suspense. Le chef de l’Etat déclare les élections coûtent cher, mais il tient à les organiser. Le président de la Cour Suprême Ousmane Batoko annonce que les communales ne pouvaient plus se tenir en 2014. Quelques jours plus tard, le Conseil des ministres maintient leur tenue pour cette année 2014. Sauf que la loi électorale n’autorise aucune élection sans la Lépi qui n’existe pas encore. Et aucun devin n’ose en prédire la fin de l’interminable opération de sa réalisation...

onstitutionnellement prévues pour se dérouler depuis l’année dernière, les élections communales et locales en République du Bénin n’ont pu se tenir jusqu’à ce jour. Pour voiler cette faille du gouvernement en place, les honorables députés de la 6ème législature acquis à la cause du régime, ont très tôt voté une loi pour légaliser la prorogation du mandat des maires et autres élus locaux en place depuis 2008. Mesurant sans doute la gravité de la situation et vu que le régime dont il est le leader s’illustre dans une le non respect des échéances électorales, le président de la République Boni Yayi a pris sur lui l’engagement ferme d’organiser ces élections avant la fin de l’année en cours. Mais depuis la déclaration du président de la Cours suprême Ousmane Batoko, à la sortie de la séance de concertation entre le chef de l’Etat et les présidents des institutions de la République, plus aucun Béninois ne nourrit l’espoir d’aller aux urnes avant la fin de l’année 2014. Les raisons avancées par le porte-parole du regroupement des présidents d’institution qui s’est érigé au rang d’une institution de la République sont à la fois techniques, matérielles et légales. Face aux vives réactions qu’a suscité les propos de Ousmane Batoko aussi bien dans le rang des partis politiques qu’au niveau de la société civile, le chef de l’Etat a du faire, une nouvelle fois marche arrière.



Ainsi, à l’occasion du Conseil des ministres du mercredi 8 octobre 2014, il est revenu sur sa décision et maintient contre toute attente les élections pour cette année 2014. Pour cela, le gouvernement, dans le communiqué du Conseil des ministres a invité les forces politiques et sociales à l’union sacrée pour trouver une issue aux différentes contingences qui jalonnent le processus.



Précipitation

Même s’il est vrai que le peuple réclame à cors et à cri d’aller aux urnes, il n’en demeure pas moins vrai que subsiste des risques liés à la précipitation dans l’organisation des prochaines communales. Déjà, le bureau de l’Assemblée nationale conduit par le président de l’institution Mathurin Coffi Nago était au cabinet du chef de l’Etat. C’était à en croire certaines sources pour échanger sur les modalités de vote d’une loi dérogatoire afin de permettre d’organiser les élections communales et locales avant la fin de l’année 2014. Quelques jours avant, ce sont le Cos-Lépi et la Céna qui ont subi ce même exercice. Et pourtant, la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) n’est pas encore prête jusqu’à ce jour. Aux dernières nouvelles, le Cos-Lépi qui a promis livrer une mouture de la liste électorale le 17 décembre 2014 a encore conditionné cela au décaissement de fonds supplémentaires à son profit. A cela s’ajoute l’inexistence du cadre réglementaire pour une meilleure organisation des prochaines élections. A titre illustratif, la Commission Electorale Nationale Autonome(Céna) mise en place il y a quelques mois est restée sans moyens financiers pour conduire les préparatifs qui s’imposent à son niveau. Désormais, elle est appelée à travailler d’arrache pied pour permettre au gouvernement de tenir dans le temps. Il ne faut non plus perdre de vue que l’absence d’une liste électorale a conduit le Chef de l’Etat à ne pas pouvoir convoquer le corps électoral. En dépit de toute cette impréparation manifeste, le gouvernement est contraint d’organiser les élections pour limiter les nombreuses entorses aux principes démocratiques. Au finish, pour ne pas continuer dans la violation des dispositions constitutionnelles, le régime en place va organiser des élections alors même que les conditions pour le faire ne sont pas encore réunies. Ce qui va inéluctablement déboucher sur des contestations à n’en point finir sur les résultats qui seront issues de ces élections. Nouvelles pannes démocratiques en vue donc.

Rodrigue Tokpodounsi

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