« Le premier canal étant de l’appeler sur son portable. Donc, je l’ai fait toute la journée. Il n’a pas décroché. Le deuxième canal par lequel il est souvent informé, c’est celui du président Ousmane Batoko qui, de son côté, a tenté de le joindre. Apparemment, cela n’a également pas prospéré », a déclaré le Secrétaire général du gouvernement au sujet de l’absence du Président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago à la dernière rencontre en date des présidents des institutions de la République.
« Je salue tous mes compatriotes et je voudrais leur dire simplement qu’il n’y a vraiment pas matière à polémiquer sur cette question. Le président de la République m’a instruit, en tant que Secrétaire général du gouvernement, pour informer le président de l’Assemblée nationale de la tenue de cette concertation. Et, conformément à la pratique, j’ai tenté de le joindre par deux canaux. Le premier canal étant de l’appeler sur son portable comme cela se fait de coutume. Donc, je l’ai fait toute la journée. Il n’a pas décroché. Le deuxième canal par lequel il est souvent informé, c’est celui du président qui assure la coordination du collectif des présidents des institutions, en l’occurrence le président Ousmane Batoko qui, de son côté, a tenté de le joindre. Apparemment, cela n’a pas prospéré de ce côté. Donc, c’est ce qui explique que le président de l’Assemblée nationale n’ait pas été présent. Mais, j’ai bon espoir que les deux hautes personnalités de l’État, à savoir le président de la République et le président de l’Assemblée nationale se parleront incessamment. Et comment faire pour mettre fin à cette rupture ? Le Secrétaire général du gouvernement répond : Les solutions, à mon avis, sont déjà là. La première étant qu’il faille absolument que le Cos-Lépi puisse s’atteler à sortir la Lépi. Et pour ce faire, elle doit se sentir entourée, sollicitée et doit bénéficier de la sollicitude de l’ensemble de la classe politique. Le gouvernement, en ce qui le concerne, a libéré les moyens financiers. Le président du Cos-Lépi s’est engagé à faire des points, de temps en temps, à l’ensemble de notre peuple sur l’évolution du processus. Et là aussi, il faut que la société civile soit présente pour jouer son rôle de veille citoyenne et démocratique pour pousser au respect des engagements pris par le Cos-Lépi et pour produire effectivement la Lépi. Cela nous permettra d’aller aux élections apaisées et transparentes... A propos des dangers qui planent sur la démocratie béninoise, Alassani Tigri fait observer : Vous me rappelez des souvenirs vraiment personnels. Mais, cela me permet de remercier tous ceux-là que nous appelions, en son temps, les combattants de la liberté. Les uns ont sacrifié leurs études, les autres ont sacrifié leurs vies. Cela nous a permis de bénéficier de la démocratie. Je tiens aussi à dire encore qu’on doit pouvoir situer les contradictions, parce que tous ceux-là qui ont, en son temps, œuvré pour l’avènement de la démocratie se trouvent dans les deux camps. Il y en a qui sont dans l’opposition et il y en a qui sont de la mouvance. Donc, de ce point de vue, on ne peut pas dire que les uns veulent sauvegarder la démocratie et que les autres veulent l’assassiner. Tous ceux-là qui sont là ont consenti des sacrifices. Aussi bien au niveau de l’opposition que de la mouvance, ils veulent et ils œuvrent pour que la démocratie se poursuive et s’approfondisse. Donc, je tiens à saluer et à remercier tous ceux-là qui ont sacrifié une partie de leur vie pour que la démocratie advienne et qui continuent d’œuvrer pour son développement, pour son enracinement. Mais ceci étant dit, il faudrait que la classe politique s’engage dans ce combat d’approfondissement de la démocratie et, de ce point de vue, on ne devrait pas, à mon avis, s’arrêter. Parce que, comme le président de la République le dit, une démocratie qui ne nourrit pas, et une démocratie qui ne permet par le développement, pourrait se transformer en son contraire. De ce point de vue, il appartient à l’ensemble de la classe politique de bâtir notre démocratie, de manière à prendre en compte l’aspect social de la démocratie. Car en fait, historiquement il y a deux conceptions de la démocratie. Il y a la démocratie libérale qui permet les libertés et, la démocratie populaire qui permet de nourrir le peuple, mais qui met, d’une manière ou d’une autre, les libertés au four. Il est donc temps que les hommes politiques, les intellectuels béninois puissent voir dans quelle mesure ils peuvent faire en sorte que notre démocratie soit garante des libertés, mais également garante du peu pour le peuple. Je sais que des idéologies comme la sociale démocratie se sont un peu engagées dans cette direction. Mais, il appartient aux intellectuels, aux politique béninois de réfléchir et de trouver la marque béninoise pour régler ce problème du lien nécessaire entre la démocratie, en tant qu’elle permet les libertés, et la démocratie en tant qu’elle permet d’avoir le pain, d’avoir l’énergie, d’avoir les soins de santé. »