Le mercredi 14 mai 2014, le président de la République, Yayi Boni, se prévalant du titre de « père de la Nation » a posé un acte solennel. Il a déclaré pardonner aux « messieurs Patrice Talon et Olivier Bocco et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement, d’une part et d’attentat à la sûreté de l’Etat d’autre part ». Cinq mois après, il est curieux de constater que la parole du chef de l’Etat n’a pas été suivie d’effets exécutoires.
Le pardon de Yayi Boni n’est pas allé à tous les destinataires.Les deux premières personnes concernées ne sont pas réellement pardonnées. Il s’agit de Patrice Talon et Olivier Bocco. Pour preuve, leurs passeports souffrent de renouvellement. Pour ces raisons, l’auteur du pardon manque de sincérité. Car la proclamation du pardon s’étendait à toutes les personnes concernées par les dossiers d’empoisonnement et de tentative de coup d’Etat et ceci, sans discrimination. L’on se rappelle qu’à cette circonstance solennelle, Yayi Boni avait expressément cité Patrice Talon et Olivier Bocco. Mais après l’expiration des passeports des intéressés, et face au refus de le leur renouveler, Yayi se doit de prouver sa bonne foi. Des instructions fermes doivent être données de façon exceptionnelle aux services compétents et exécutées à la grande diligence.C’est seulement en s’exécutant que l’on peut accorder le crédit nécessaire au pardon rendu public au moyen d’un message à la Nation que précédait et succédait l’hymne national. Tous les enfants du Bénin qui s’étaient mis debout, pour saluer cet acte, quoique tardif, attendent de le voir se concrétiser à la faveur des principales personnes dont l’honneur a été entaché de même que l’image du pays. Alors, la seule et unique alternative qui reste actuellement à Yayi Boni, est de rétablir Patrice Talon et Olivier Bocco dans leurs droits. C’est de cette manière qu’il joindra l’acte à la parole et prouvera la sincérité de son pardon.