Samuel Batcho, Directeur général du Port autonome de Cotonou a initié, depuis peu, certaines réformes qui vont à l’antipode de l’accroissement de l’économie portuaire. Des personnes avisées, au regard de l’ambiance qui prévaut dans l’administration portuaire et les discours souvent tenus par l’intéressé lors de certaines réunions, estiment que l’envoyé de Yayi Boni est en mission pour affaisser le secteur portuaire avant la fin du mandat en cours.
Menace sur le secteur portuaire ! La stratégie de Samuel Batcho est découverte. Selon certains cadres et proches de la Direction générale du Port, l’homme est en mission. Les nominations faites la semaine dernière ne sont pas du tout neutres et ne revèlent aucune technicité. Selon eux, le Dg/Port a mis en place son équipe de ‘’pillage’’ des ressources de cette socitété. A cette allure, la chute du Port de Cotonou n’est plus pour longtemps, si ces réformes contestées doivent perdurer. En tout cas, les nouvelles recrues, à en croire nos sources, sont des gens reconnus très proches de Samuel Batcho. Par exemple, au niveau des marchés publics, désormais, ce sont les éléments de Batcho qui sont aux commandes. Son Directeur technique, un opérateur économique, sera là pour régulièrement exprimer les besoins de la maison. Le nouvel organigramme mis en œuvre la semaine dernière, les attributions et pouvoirs des anciens cadres de la maison. Il donne de nouveaux agents aux ordres, puisque ceux qui étaient là ne donnaient aucune facilité à l’autorité portuaire de faire ses affaires. Profitant de la naïveté et du calme du nouveau ministre, Samuel Batcho a vite fait, sans concertation préalable, d’adopter son plan.
Samuel Batcho, pour ceux qui ne le savent pas, est celui qui a remplacé Simon-Pierre Adovêlandé à la tête du Millenium Challenge Acount (Mca) dont le Bénin a malheureusement perdu le deuxième compact. C’est donc sous sa direction que ces milliards de Fcfa que devaient rapporter le deuxième Compact ont échappé au Bénin. Comme on l’indiquait hier, il a voulu imposer aux cadres du port, le système de gestion que Yayi a trouvé performant alors qu’au niveau du Mca, le juriste de formation n’avait rien pu faire pour que le Bénin gagne. Selon nos sources, l’évolution actuelle de la situation avec le nouvel organigramme qui crée des tensions au sein de l’administration portuaire et les nouvelles charges créées, le Bénin a des chances de perdre une deuxième fois, ce Compact cher au peuple. Au passage, l’organigramme en question n’a pas été élaboré par des techniciens ou une structure compétente. C’est plutôt le fruit d’un groupuscule d’anciens cadres du Port, amortis et retraités qui ont été sollicités pour élaborer le machin contre forte prime ( des millions Fcfa).
Batcho pour briser les relations politiques de Yayi
Dans son machin de réformes, le Dg Batcho a piétiné les intérêts politiques du Chef de l’Etat. Il a rabaissé des collaborateurs politiques directs du président de la République, sans aucune raison valable. D’après des personnes proches de lui, il a l’habitude de dire, lors des Comités de direction (Codir) et autres réunions, qu’il n’a pas demandé à venir au Port et qu’il n’est pas un politique pour craindre qui que ce soit. Et donc, le Dg a oublié que ce sont ces hommes politiques qui ont sacrifié leurs ressources personnelles pour que Yayi soit chef d’Etat et, en retour, le nommer. Il a oublié qu’en dehors de la technicité dont il parle (encore qu’il n’est pas un cadre du domaine portuaire), il y a toujours le côté politique cher à un chef d’Etat. Samuel Batcho a déplacé des pions sûrs de Yayi, estimant qu’il est aussi un proche du chef (il semble qu’il ne connaît pas l’homme).
Ce que Yayi Boni n’a pas encore su, c’est qu’au Port de Cotonou, aucune réforme sérieuse n’est encore mise en œuvre sous Batcho. L’accroissement des recettes, ces derniers mois est le fruit des recouvrements d’anciennes créances. Aucune nouvelle source d’entrée n’est fonctionnelle encore. Et les réformes opérées au niveau de l’administration interne n’a pas été du goût du ministre de tutelle et du chef de l’Etat. D’abord, le ministre de tutelle n’a été associé à rien. Des personnes proches de son cabinet ont indiqué qu’on l’a juste informé tout en le rassurant de ce que le chef de l’Etat est déjà au courant et aurait donné son accord. Quant au président de la République, on a procédé comme d’habitude, en lui parlant ‘’français ‘’ à l’oreille, sans lui donner le temps de soumettre le dossier à ses conseillers et son ministre avant de recueillir son accord (qui n’aurait été que verbal), selon nos sources. A suivre…