Comme déjà annoncé dans la presse hier, depuis des semaines, le dossier Talon/Yayi, de plus en plus oublié, prend une autre tournure. La cause : un simple renouvellement des passeports de nos deux compatriotes contraints à l’exil afin de leur permettre de rejoindre leur pays. L’opération qui peut se faire en une journée semble bloquer pour des raisons totalement inconnues. Ce qui risque de nous conduire à nouveau à une crise inutile.
Qui réellement a intérêt à ce que le Bénin s’illustre à nouveau négativement sur le plan international ? La question mérite d’être posée dans la mesure où dans ce dossier de refus de renouveler les passeports de nos compatriotes actuellement en France, tout porte à croire que c’est avant tout le Bénin et Yayi qui sont indirectement visés, à 18 mois de la fin de son mandat. A moins que les jours à venir nous démontrent le contraire. En tout cas, Boni Yayi n’a aucune raison à empêcher le renouvellement des passeports de Patrice Talon et Olivier Boco. Ce n’est qu’une question de bon sens si l’on s’inscrit dans sa logique de réconciliation avec les deux compatriotes et d’apaisement de la tension socio-politique. Le sujet évoqué est déjà suffisant pour que la communauté internationale commence par s’interroger sur le sens du pardon du Chef de l’Etat dans un dossier où l’image du Bénin a pris un bon coup. Il s’agit simplement d’une question de respect des droits et des libertés des citoyens. Normalement, le gouvernement, depuis le pardon du Chef de l’Etat, aurait multiplié les actes de sincérité et rassuré nos deux compatriotes afin qu’ils regagnent vite leur pays. A défaut de cela, c’est l’acte à ne pas poser à un moment où le Bénin est à la « UNE » de l’actualité internationale avec pour raison de retard dans l’organisation à bonne date des élections communales, municipales et locales. Tout citoyen a le droit sinon le devoir de se faire établir un passeport. C’est le minimum qu’il puisse avoir. Doit-on lui imposer en lieu et place de ce document un « sauf conduit » ? Il y a assurément du zèle quelque part. Mais étant donné que c’est de l’image du Bénin qu’il est question, il revient au Chef de l’Etat, premier citoyen béninois, de prendre ses responsabilités. De tels comportements sont à décourager. Une fois au pays, Patrice Talon et Olivier Boco seront libres de se déplacer et sans un passeport, cela ne sera possible. Le refus de leur délivrer des passeports peut à tort ou à raison laisser croire qu’il y a un coup en préparation contre eux, une fois de retour dans leur pays. Vivement donc qu’on évite à notre pays une nouvelle crise inutile.