La communauté internationale a célébré hier lundi 13 octobre, la Journée internationale de la prévention des catastrophes. Au Bénin, elle a été commémorée sous la présidence de Simplice Dossou Codjo, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, entouré du directeur général de la Protection civile, César Agbossaga et de Rosine Sory-Coulibaly, représentante résidente au Bénin du Programme des Nations Unies pour le Développement et de plusieurs invités composés de personnes âgées.
«Les personnes âgées, une ressource majeure pour la résilience face aux catastrophes». C’est le thème sous lequel la commémoration de la Journée internationale de la prévention des risques de catastrophes a eu lieu hier lundi 13 octobre, au ministère en charge des Affaires étrangères. Ainsi, comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, les personnes du 3e âge sont à l’honneur après les enfants et les jeunes en 2011, les femmes et les filles en 2012 et les personnes vivant avec un handicap en 2013. «La communauté internationale met en exergue cette année la nécessité de reconnaître les personnes du troisième âge comme une ressource majeure en faveur de la résilience et de leur assurer une participation à leur mesure dans la construction de celle-ci», a précisé le ministre en charge de l’Intérieur. Ainsi, sur la base de la croissance de l’effectif des personnes du 3e âge, Simplice Codjo Dossou déduit qu’une telle évolution est due à une amélioration de la qualité de vie et des progrès de la science et de la technologie.
Vulnérabilité des personnes du 3e âge
Mais il reconnaît qu’il reste à réduire leur vulnérabilité face à la recrudescence des effets néfastes des catastrophes. L’analyse des causes de leur vulnérabilité révèle que l’analphabétisme, le poids des charges de ménage et celui de handicap en sont à la base. Cependant, le ministre avoue que malgré tout, «Les personnes âgées ne peuvent être considérées comme des fardeaux pour la société car, chacune d’entre elles constitue une ressource vitale pour la résilience de nos communautés face aux catastrophes». Il en a déduit qu’elles peuvent être mises à contribution au sein des plateformes de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation au changement climatique. «Il est donc nécessaire de les associer de manière active aux travaux de planification de ces mesures de prévention. Elles constituent de grandes bibliothèques qui peuvent aider à accroître la résilience de nos communautés face aux catastrophes», a conclu César Agbossaga, invitant les personnes du troisième âge à être à la hauteur des espérances. L’espérance, selon le directeur général de l’Agence nationale pour la Protection civile (ANPC), César Agbossaga, traduit et exige la nécessité d’une complicité, d’une haute diplomatie entre les personnes âgées pétries d’expériences et d’un savoir-faire capables d’insuffler de profonds changements en matière de réduction des risques de catastrophes. Ainsi, les comités techniques de prévention des risques de catastrophes doivent-ils les intégrer pour en faire de véritables laboratoires de mesures de leur réduction. Le tout en tenant compte de leurs besoins mais également de leurs obligations.
Les catastrophes aggravent leur sort
S’inscrivant dans la même approche, Rosine Sory-Coulibaly, représentante résidente au Bénin du Programme des Nations Unies pour le Développement et coordonnatrice du Système des Nations Unies, a déclaré que les personnes âgées constituent une des couches les plus vulnérables après celles des enfants et des handicapés. Cette explication se justifie dans la mesure où elle met en évidence la façon dont les catastrophes aggravent leur sort d’une part et où elle attire l'attention sur la marginalisation dont les personnes âgées font l’objet d’autre part. «Il s’agit d’une bonne gouvernance des personnes âgées à travers l’équité et l’éthique dans la gestion des crises et catastrophes», relève-t-elle.
Il est question, selon elle, d’échanger sur la manière de sauver en temps réel, les personnes âgées et sans distinction de catégorie sociale, d’appartenance régionale ou politique au cours d’une catastrophe ou de leur garantir une sécurité et protection une fois que les alertes sont lancées. «Au regard de leurs connaissances endogènes et/ou rationnelles, de leur lecture de l’environnement et de la manifestation des aléas, il paraît nécessaire d’internaliser leurs savoirs pour la contribution à une meilleure prévention des risques de catastrophes», conçoit-elle. Les personnes âgées, selon la coordonnatrice du Système des Nations Unies, constituent ainsi des bibliothèques potentielles qui mises à contribution permettront à coup sûr de mieux faire comprendre les catastrophes passées pour une amélioration des futures prévisions de désastres naturels.