Le rapprochement économique entre le Bénin et le Togo s’articule autour des projets communs que les deux pays mettent en œuvre depuis des décennies. Aujourd’hui plus que par le passé, les chefs d’Etat frères entendent poursuivre cet élan d’interconnexion et d’intégration. Leurs déclarations en marge de la cérémonie d’inauguration du 3e quai du Port autonome de Lomé s’inscrivent d’ailleurs dans cette optique..
Boni Yayi, président de la République du Bénin
«Comme vous le savez bien, la question des infrastructures n’est plus négociable pour nous puisque nous avons pris cet élan pour l’émergence de nos économies. Le port est retenu comme une des infrastructures qui rapprochent nos Etats, nos économies et nos gouvernements. Ce que j’ai vu aujourd’hui est riche en enseignement pour la simple raison que le port de Lomé fait partie des grands ports de la sous-région.C’est un outil précieux qui vient renforcer la capacité de production du Togo, donc de la sous-région. Nous sommes vraiment décidés à mutualiser nos efforts et nos moyens pour pouvoir créer de la valeur ajoutée et une croissance économique forte dans notre sous-région.Nous avons le devoir de faire comme ceux qui gagnent. Le Togo gagne, le Bénin fera tout pour emboîter les pas du Togo car, notre souci est d’éviter de tirer la sous-région vers le bas.Notre présence ici traduit notre volonté de rester ensemble. La solidarité sous-régionale transparaît ce jour marqué par la présence des trois chefs d’Etat pour donner une dimension sous-régionale à cette infrastructure. Nous avons d’autres mégaprojets. Nous avons la boucle ferroviaire qui part d’Abidjan à Lomé, via Ouagadougou, Niamey et Cotonou et Lomé. Le tronçon Cotonou-Lomé sera fait également parce qu’il n’y a pas de développement sans les rails.Nous sommes en train de réfléchir dans le domaine de l’énergie. Nous avons déjà fait beaucoup de choses à travers la Communauté électrique du Bénin (CEB). Nous avons décidé, au-delà des centrales que nous avons construites, de lancer les travaux du barrage d’Adjarrala d’une puissance de 150 Mw pour accroître notre capacité énergétique. Franchement parlant, la sous-région évolue comme l’Afrique évolue. Nous sommes décidés à construire une économie régionale émergente pour le bonheur de nos peuples».
Faure Gnassingbé, président de la République du Togo
«Les infrastructures sont la pierre angulaire du développement économique de notre continent. Il n’y a pas un seul sommet où on n’évoque pas cette question des infrastructures. Nous faisons beaucoup d’efforts mais nous savons que ces efforts sont toujours en deçà de nos besoins. Mais à chaque fois qu’une pierre est posée, c’est un pas qui est fait vers cet objectif. Nous devons absolument essayer de réduire le retard de compétitivité que nous avons vis-à-vis des autres économies que ce soient les économies occidentales ou asiatiques. Notre potentiel est grand mais la compétition internationale est dure. Il revient aux Africains de se battre. L’Afrique est un continent prometteur qui attire des investisseurs, c’est à nous de savoir en profiter. J’ai invité mon frère et ami le président Boni Yayi pour l’inauguration du 3e quai, j’espère venir au Bénin aussi pour une inauguration.
Il a parlé d’Adjarrala, c’est dans le domaine de l’énergie. Cela ne suffit pas. Nous devons faire toujours plus. Notre ambition, c’est de trouver les voies et moyens de financer ces infrastructures. Et nous savons aujourd’hui que nous ne pouvons pas nous développer si l’intégration n’avance pas. Ce port n’est pas seulement pour le Togo. Il peut servir des navires qui doivent envoyer des marchandises au Bénin comme des importateurs togolais qui font débarquer leurs marchandises à Cotonou. C’est cette interconnexion et cette complémentarité que nous essayons de rechercher».
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