Elles font environ 52 % de la population béninoise. Logiquement rien ne devrait arrêter leur volonté d’exercer le pouvoir d’Etat. Mais aujourd’hui, le constat est effarant. Elles ne sont pas encore prêtes. Elles ont pour le moment des questions de leadership à régler entre elles.
Les femmes béninoises sont toujours sous-représentées dans les instances de prise de décision. Dans le gouvernement du Dr Boni Yayi, c’est à peine qu’elles font 2 %. La promesse qui leur a été faite, celle de leur accorder la moitié des portefeuilles ministériels dans une démarche de parité n’a pas jamais été tenue. Et au lieu que cela leur serve de sujet de préoccupation, c’est malheureusement à une guerre tranchée entre les femmes qu’on assiste. D’un côté, il y a, celles qui, dans un passé récent ont travaillé avec le Chef de l’Etat et qui aujourd’hui l’accusent de tous les noms. De l’autre côté, il y a celles qui ont fini par se hisser aux côtés du Chef et qui n’entendent pas le lâcher. Par déclarations interposées, les deux camps s’illustrent dans un véritable combat de gladiateurs. Marches et contre marches se succèdent avec à la clé, des dénonciations à vous couper le souffle.
Les deux camps ne bénéficient malheureusement pas du même traitement. Il y a quelques semaines, les femmes leaders réunies autour de Mme Karimou Rafiatou ont été interdites d’organiser une séance d’information et de sensibilisation à Parakou. Plusieurs voix se sont élevées pour condamner cette violation des libertés fondamentales garanties par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Malheureusement, ces indignations ont laissé indifférent le pouvoir en place puisque le samedi 11 octobre dernier, des femmes dites Amazones réunies autour de Mme Attikpa Honorine, actuelle Directrice générale de la Loterie nationale du Bénin et des ministres Françoise Assogba puis Naomie Azaria, ont pu organiser une manifestation en faveur du Dr Boni Yayi à la place de l’étoile rouge de Cotonou. Dans les déclarations qui ont été lues ce samedi 11 octobre 2014, ces femmes Amazones ont réaffirmé leur soutien au Président de la République et ont par ailleurs fustigé le comportement de certaines de leurs sœurs d’en face qui s’en prennent aujourd’hui à Yayi après avoir tout gagné de lui. Dans leur ligne de mire, l’honorable Claudine Prudencio et la ministre Mathys Adidjathou. Leur seul péché : avoir dit que Boni Yayi gère mal le Bénin et le conduit dans le gouffre.
Cette guerre entre femmes leaders et femmes amazones profite malheureusement à une seule personne, le Chef de l’Etat. Il n’a aucun souci à se faire dans la mesure où les femmes elles-mêmes montrent et démontrent qu’elles ne sont pas prêtes pour exercer le pouvoir d’Etat et ne peuvent que servir d’échelle aux hommes qui veulent accéder à ce pouvoir d’Etat.
