Intrigue et déni de démocratie à la mairie de Kandi. L’élection du remplaçant de Pierre Patrick Yérima à la maire de Kandi a été bloquée pour la simple raison que celui qui avait la faveur des pronostics n’est pas de la mouvance présidentielle. En effet, alors que tous les conseillers convoqués avaient répondu présents pour l’élection du nouveau maire, le processus n’a pu aller à son terme. Car, le camp des fidèles du chef de l’Etat s’est vite rendu compte qu’il sortirait battu s’il prenait part à l’élection. Sentant la défaite venir, ce camp a donc simplement tout mis en œuvre pour que les élections n’aient pas lieu. D’après les indiscrétions de personnes bien renseignées à Kandi, le travail altruiste fait en amont par le camp qui avait les faveurs des pronostics, lui ouvrait largement les portes de la mairie. Mais, pour concrétiser le travail effectué sur le terrain pour convaincre les conseillers-électeurs, il aurait fallu que les partisans du candidat de la mouvance présidentielle acceptent de façon démocratique de se mesurer à leurs adversaires. Hélas ! Ce ne fut pas le cas.
Pour une énième fois, les défenseurs du régime en place se montrent réfractaires à la contradiction et à l’alternance. C’est inadmissible. Comment comprendre un agissement du genre dans un pays qui se dit démocratique ? Jusqu’ici, rien n’explique pourquoi une partie du peuple n’accepte le jeu démocratique que si et seulement si, elle est sûre de gagner. Et, pour s’arroger tous les pouvoirs, elle ne s’embarrasse pas de violer les textes et de fouler au pied toutes les normes. Bref, avec le camp de ceux qui font actuellement barrage à l’élection du successeur du l’ancien maire de Kandi, Pierre Patrick Yérima, on ne va pas à une élection pour perdre. On y va pour gagner. Autrement, on bloque !
Où est la bonne foi des yayistes ?
C’est de bonne guerre. Mais avec cette manière de faire à savoir refuser, même en usant de subterfuges illégaux, de laisser une parcelle de pouvoir à ceux qui ne sont pas totalement acquis à leur cause, le pouvoir ne permet pas aux incrédules de croire à sa bonne foi. Sinon, que gagnerait de plus Yayi qui est, à moins de deux ans de la fin de son mandat, à vouloir coûte que coûte contrôler la mairie de Kandi ? Peut être un troisième mandat. Ce qui est sûr, il y a des agissements qui gonflent la suspicion à ce propos. Et ce n’est pas le feuilleton de Kandi qui contribuera à calmer les esprits qui ne demandent qu’à voir des actes qui rassurent. Il est vraiment temps de laisser les petits calculs politiques de côté pour que vive la démocratie à la base. Les populations de Kandi ne demandent que d’être dirigées par le maire qu’elles préfèrent et non d’un imposteur imposé par le pouvoir central. Pas plus, ni moins.