Partis de Cotonou pour la Mecque le 17 septembre dernier, les fidèles musulmans du Hadj 2014 ont commencé par fouler le sol béninois. Le premier convoi de pèlerins est arrivé hier, jeudi 16 octobre, et a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères, Nassirou Bako-Arifari.
Il sonnait exactement 17h35 minutes quand le boeing 777-300ER de la compagnie aérienne Ethiopian Air lines, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou. A la grande satisfaction des parents venus nombreux accueillir les nouveaux « Al Hadj », ils sont au total, 399 pèlerins à faire partie de ce premier vol retour. Vêtus, pour la majorité de boubous blancs, chacun ne manquait pas de louer le très miséricordieux Allah, avant de recevoir les salutations du ministre Nassirou Bako-Arifari. Ravie d’être revenue saine et sauve au Bénin, Awaou Chitou ne regrette pas d’avoir effectué ce voyage qu’elle souhaite à tous et, compte renouveler une prochaine fois. Pour Alimi Abdoul, « les rituels du pèlerinage ont été faits dans la paix. Nous remercions le Seigneur pour nous avoir donné l’élément nécessaire pour avoir accompli tout le travail », a-t-il confié avec joie. Ravi du bon déroulement des manifestations tenues à la Mecque, Alimi Abdoul a apporté des éclaircissements sur les différentes trajectoires parcourues. « Nous sommes allés à la Mecque où nous avons fait la Sourat. Nous avons attendu la date même du Hadj pour aller à Arafat où, nous attendaient l’équipe gouvernementale avec à sa tête le ministre Bako. Nous nous sommes rendus à Mina pour trois jours. Ensuite, nous sommes revenus à la Mecque puis enfin, à Médine où nous avons visité les lieux Saints de l’Islam dont la grande mosquée des musulmans construite par le Prophète puis, de Médine on est à Cotonou », a-t-il décrit.
Mission accomplie pour Bako, de nouvelles perspectives pour 2015
Si pour les pèlerins, l’organisation a été une réussite, c’est plutôt une mission accomplie pour le ministre Bako. Une œuvre rendue possible grâce à l’implication des convoyeurs, des pèlerins, des officiels et du Gouvernement. « Nous devons nous réjouir que, pour une fois, nous ayons pu organiser un Hadj qui du début jusqu’à la fin, s’est déroulé sans contestation. Nous avons eu un consensus réalisé sur toute la ligne et je crois que c’est l’expression de la qualité de travail que l’ensemble de l’équipe a réussi à abattre et, le résultat de l’appui constant du Gouvernement à l’organisation du Hadj », a-t-il exprimé. Tout en remerciant les acteurs qui se sont impliqués dans la réussite de ce Hadj, le ministre a annoncé de nouvelles perspectives pour l’amélioration des prochaines éditions. « Il est vrai que chaque groupe s’occupe de ses pèlerins mais, il faut avoir une identification uniforme nationale de telle sorte que les pèlerins béninois soient facilement identifiés en terre Sainte», a-t-il annoncé.
Sens et importance de la visite de la Sainte Mosquée du Prophète à Médine
« On ne plie les bagages que pour se rendre à trois mosquées : la Mosquée sacrée, ma mosquée et la mosquée al-Aqsâ (à Jérusalem) » ; a dit le Prophète qui ajoute qu’une prière dans sa mosquée est meilleure que mille prières dans d’autres mosquées, à l’exception de La Mosquée sacrée de La Mecque. Tout le sens et l’importance du voyage des pèlerins vers Médine se fondent sur cette sunna ou tradition établie sur ce témoignage.
La visite de la sainte mosquée du prophète, la prière qu’on y fait ; la visite de sa tombe et les prières qui lui sont faites ; de même que les autres mosquées et lieux que les pèlerins visitent à Médine, n’ont rien à voir avec le Hajj. Les rites du hajj sont connus et se limitent à La Mecque et à ses périphéries : Mina, Arafat et Muzdalifah. Mais la présence des pèlerins à Médine se justifie par d’autres raisons spirituelles très profondes que nous explique un islamologue et interprète traducteur arabe-français, rencontré à la sortie de la visite de la tombe du Prophète.
Pour Abdel Wakil FATIOU CHITOU, savoir que voilà là où il est enseveli, ça a beaucoup de mérites. Et l’autre mérite également, c’est ce que le Prophète Mahomet aussi a dit qu’entre sa chaire de prédication et sa tombe, l’espace qu’il y a entre les deux, c’est l’un des jardins du Paradis. Tout le monde vient alors là pour faire au moins deux rakates. Tout le monde a bien espoir d’entrer au paradis et d’être exaucé par Dieu quand il vient là.
Commencé depuis le 12 octobre, et ce, jusqu’au 27 octobre, date prévue pour le dernier vol en direction du Bénin, les pèlerins béninois accomplissent ainsi leur dernier vœu à Médine. Sur place, après avoir accompli ce vœu pour la première fois de leur vie, deux pèlerins béninois livrent leurs impressions.
Selon la première, la mosquée du Prophète, on dirait un Paradis sur terre et on n’a pas envie de partir. Mais comme elle est venue avec un groupe, la discipline du groupe oblige, elle doit se résoudre à partir. Quand elle y prie, elle a l’impression que la prière est en même temps exaucée par Dieu, parce qu’on est proche de Dieu là. Elle remercie Dieu d’avoir eu l’occasion d’aller jusqu’à l’endroit où s’est endormi l’ami de Dieu et y prier. Elle remercie Dieu que son pèlerinage n’ait pas été chose vaine.
Quant au second, il a trouvé que la mosquée du Prophète est impressionnante et très magnifique. Il a vu sa tombe que tout musulman ayant les moyens doit chercher à visiter dans sa vie. Il souhaite que Dieu donne de moyen à tout musulman pour accomplir ce noble vœu. Pour finir, il pense que cela vaut la peine de faire le voyage en quittant Cotonou pour aller jusqu’à Médine en passant par La Mecque.
Une fois les visites à Médine terminée, chaque pèlerin se dit mission accomplie avec un ouf de soulagement. Alors plus rien ne le retient en Arabie saoudite et toute l’attention est focalisée désormais sur le retour au pays.