Le 12 octobre dernier, les Ecureuils avaient livré une rencontre amicale contre les Taifas stars de la Tanzanie. La défaite 4 buts à 0 enregistrée par les poulains de Didier Ollé Nicolle fait grincer les dents dans les rangs des supporters et suscite analyse.
Par Sabin LOUMEDJINON
Les Ecureuils s’enfoncent. Les derniers résultats, toutes compétitions confondues, des coéquipiers de Stéphane Sèssègnon ne sont pas reluisants. Que ce soit lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Maroc 2015, ou de la dernière rencontre amicale face aux Taifa Stars de la Tanzanie, les poulains du technicien français Didier Ollé Nicolle, n’ont pas assuré. Ce qui laisse aujourd’hui des doutes dans les esprits de beaucoup de supporters.Si c’était face à de grandes nations de football qu’ils avaient enregistré ces différents résultats l’inquiétude aurait été moindre. Sao Tomé et Principe, Malawi et Tanzanie ne devraient, en principe, pas inquiéter le Bénin, mieux loti au classement FIFA que ces pays. Mieux, c’est une évidence aujourd’hui que, malgré ses problèmes internes, le Bénin a déjà à son actif, trois participations à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (2004, 2008 et 2010). Ce qui, au décompte final, n’est pas un mince palmarès.
Des contre-performances
Et lorsque l’on est détenteur de pareil palmarès, on travaille normalement, à l’améliorer, histoire de prendre de la distance par rapport à tous ceux qui sont en arrière, et aux aguets pour vous rattraper et vous dépasser.Mais tel semble ne pas être le cas aujourd’hui chez les Ecureuils. Après la déculottée face aux Fennecs d’Algérie, en aller-retour lors des éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014, ils ont enchaîné avec les contre- performances.Depuis l’ère Didier Ollé Nicolle, les Ecureuils ont battu juste un petit poucet : Sao Tome et Principes en aller-retour lors des tours préliminaires, puis ont livré une rencontre très piteuse à Kouhounou face au «Flames» de Malawi (1-0). Au match retour, les Malawites leur ont rendu la monnaie de leur pièce (1-0) avant de les éliminer aux tirs aux buts (4-3). Ainsi prenait fin l’aventure des Ecureuils dans ces éliminatoires pour la CAN-Maroc 2015 qui suscitaient beaucoup d’engouement dans les rangs des supporters, qui nourrissaient, pourtant un grand espoir pour leur équipe nationale.Eliminés par cette petite formation, faute de résultat peu satisfaisant et convainquant au match aller à domicile, c’est la queue entre les jambes que les Ecureuils sont retournés dans leur cachette en attendant des jours meilleurs.Alors que tout le monde croyait à une prise de conscience dans la «maison Jaune», ces Ecureuils viennent de s’enfoncer un peu plus dans la gadoue. Ils se sont offerts en spectacle, à Dar Es Salam en Tanzanie, le week-end dernier, en se laissant laminer par les Taifa Stars sur le score sans appel de 4 buts à 0. Malgré le caractère amical que porte le match, le score était trop lourd pour une équipe des Ecureuils qui travaille à prendre ses marques.Porté à la tête des Ecureuils après leur élimination de la Coupe du monde, le technicien français a fait au total 5 rencontres dont 4 officielles et une amicale.Soit 3 victoires (2- 0 à Sao Tome, 2-0 à Porto-Novo) puis 1-0 contre le Malawi à Cotonou. Deux défaites dont une contre les « Flames » du Malawi et la plus lourde ; 4-0 contre la Tanzanie le 12 octobre dernier.Mais au-delà de tout, il y a ce mal qui gangrène toujours le football national : le manque de championnat de catégorie d’âges digne du nom, et l’absence criarde de centres de formation de jeunes, bien structurés. Tout le mal est là. Car, c’est à ce niveau que se trouvent les pépinières. C’est là, le véritable vivier qui doit, en réalité, alimenter les équipes nationales.
La formation comme solution
Malheureusement, le Bénin continue de «fouiller dans les arbres, à la recherche des fruits mûrs», sans jamais chercher à entretenir son propre jardin. Et pourtant, il existe une solution toute simple : la formation. Former les jeunes, est la seule solution viable et fiable pour espérer avoir de bonnes graines demain.A défaut, les Ecureuils seront toujours une équipe qui se cherche. Autre aspect, non moins important, de la situation que vivent aujourd’hui les Ecureuils, est le manque d’union sacrée autour de l’équipe nationale.Rien de grand ne pouvant se faire dans la division, il urge que la famille du football national se réunisse. Que tout ce qui est camp disparaisse au profit de l’intérêt national, c’est à ce prix et à ce prix seulement que les Ecureuils pourront travailler dans la sérénité, afin que cessent les soupçons et la crainte d'improbables nuisances. Le nouveau bureau de la Fédération béninoise de football a peut-être compris l’importance de la chose en initiant tout récemment des séances de travail et d’échanges avec ses adversaires d’hier. La démarche est louable. Reste à aller plus vite pour que le temps ne joue pas en défaveur du football national.