« Depuis l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale en 1960, la classe politique n’a rien donné à notre tradition. Elle ne fait que la détruire tous les jours. Lorsque nous organisons un rituel traditionnel, nous n’avons jamais les politiciens à nos côtés », a martelé sa majesté Dah Aligbonon (photo), lors de la cérémonie officielle du lancement des activités de l’académie traditionnelle, le mercredi 08 octobre dernier, à Tindji-Adjokan Houawo, dans la Commune de Zakpota.
Le président de l’Ong « Recades », Dah Aligbonon est désormais fâché. Il est en désaccord avec les autorités politico-administratives. Il a exprimé vertement son amertume contre la classe politique du Bénin, lors de la cérémonie officielle du lancement des activités de l’académie traditionnelle. Il a dénoncé la disparité qui s’observe entre les religions au Bénin. Pour lui, « Quand il s’agit d’une messe ou une prière musulmane, les ministres, les députés et les cadres à divers niveau sont présents à l’église et à la mosquée. Leur présence explique déjà l’amour qu’ils ont pour les religions importées. Au même moment, ces cadres brillent par leur absence au cours de nos cérémonies traditionnelles ». Cette inégalité, selon Dah Aligbonon, doit cesser car le Bénin est un Etat laïc et toutes les religions sont égales devant les textes fondamentaux de la République. « Même si le gouvernement n’arrive jamais à accompagner financièrement les différentes activités des adeptes du culte traditionnel, il faut qu’il parvienne à nous assister moralement », a estimé sa majesté Dah Koudjetcheoun. En faisant ce constat désolant, Dah Aligbonon a tiré la sonnette d’alarme en exhortant les différentes autorités politico-administratives du Bénin à autrement reconsidérer la religion endogène au même titre que les autres religions. Malgré le poids de l’âge, Dah Aligbonon n’a jamais cessé d’œuvrer pour la promotion et la valorisation des valeurs endogènes. Après plusieurs années de réflexion, il est parvenu à réaliser l’un de ses rêves majeurs. Il s’agit de la création de l’académie traditionnelle. Ce lancement a été effectif mercredi dernier à Tindji Adjokan Houawo, dans la commune de Zakpota, grâce à l’appui énorme de sa majesté Dah Koudjetcheoun. Ces deux majestés se sont données la main pour relooker les différents couvents du département du Zou, mais aussi pour mettre, à la disposition des chercheurs et universitaires, de vraies informations sur des divinités du Bénin. L’académie traditionnelle est ouverte aux étudiants pour une formation de six (06) mois pour certains et douze (12) mois pour d’autres.
