Les voleurs ont frappé le Tribunal de première instance (Tpi) d’Abomey-Calavi dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 dernier. Selon un bilan dressé par les autorités judiciaires, les bureaux du Président du tribunal, du Procureur de la République, de certains magistrats et d’autres agents ont été minutieusement fouillés. A l’en croire, une quinzaine de bureaux ont été défoncés. Le coffre-fort du greffier en chef a été par ailleurs éventré. Des informations confirmées par le Procureur de la République dudit tribunal. Selon lui, il se pourrait que ce soit l’argent déposé en caution au niveau du greffe qui ait attiré les cambrioleurs. Mais certaines sources proches du tribunal affirment que des documents mis sous scellés dans le bureau du procureur de la République ont été emportés ainsi qu’une forte somme d’argent. Et pour empêcher les forces de l’ordre de les identifier, les voleurs ont aussi détruit les caméras de surveillance selon les mêmes sources.
Il faut rappeler que cette année ce n’est pas la première fois que les acteurs de la justice se sont fait cambrioler. Les résidences du Président de la Cour d’Appel de Parakou, du Substitut du Procureur de Natitingou, du juge du 1er Cabinet d’instruction de Natitingou puis du Procureur de la République près le Tpi de Lokossa avaient été pillées. L’insécurité dans le monde judiciaire est de plus en plus inquiétante. Et elle rappelle la longue bataille menée par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). L’Union dirigée par le juge Michel Adjaka avait fait de la sécurité des magistrats et des juridictions, un point important de ses revendications. Cette situation décriée depuis des années n’ayant pas évolué, il y a de grands risques que l’Unamab reprenne son combat.