Le gouvernement béninois, dans sa politique d’assurer l’éducation à tous et de lutter contre l’analphabétisme, a déclaré gratuit l’enseignement au cours primaire depuis quelques années. Mais cette mesure louable semble être un mythe car des directeurs d’école continuent de percevoir de l’argent chez les parents d’écoliers d’une manière ou d’une autre.
Gratuité de l’enseignement primaire au Bénin, une mesure du gouvernement pour faciliter l’accès à l’éducation à tous est loin d’être une réalité dans plusieurs écoles du pays. En effet, à cette rentrée scolaire, des parents d’écoliers ont été surpris de se rendre à l’évidence que l’enseignement n’est toujours pas gratuit dans les écoles. Ainsi, les directeurs d’écoles continuent toujours de réclamer de l’argent aux parents venus inscrire leurs enfants à l’école>
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Si pour certains directeurs, les sous perçus ne sont pas considérés comme la scolarité mais juste un appui aux réalisations dans les écoles, il faut reconnaitre que les parents auraient préféré payer la scolarité que de faire face à ces dépenses qui leur reviennent généralement plus chères qu’auparavant. Il faut souligner que le gouvernement, dans sa stratégie de gestion de ladite gratuité, accorde une subvention annuelle aux écoles pour faire face aux multiples dépenses. Et il convient de se demander pourquoi les responsables d’établissements se rabattent sur les parents pour solliciter un appui si le gouvernement a promis de prendre en compte toutes les dépenses devant être effectuées durant l’année scolaire. Selon les confidences d’une directrice d’école, les subventions de l’Etat ne viennent jamais à temps et il n’y aurait d’autres recours que d’exiger aux parents des souscriptions pour faire face à certaines dépenses. Dans ce cas, il faut bien se demander s’il s’agit toujours de la gratuité de l’enseignement comme voulue par le Chef de l’Etat et son gouvernement ou si elle demeure un mythe. Pour quelques parents approchés, les dépenses de l’école semblent toujours leur revenir depuis l’annonce de la gratuité de l’enseignement. Les directeurs d’écoles auraient trouvé un autre moyen pour leur soutirer de l’argent. Les parents doivent-ils payer encore des tôles, des houes et autres matériels didactiques? Ou doit-il être exigé aux écoliers de donner des contributions avant de prendre part aux différentes évaluations de l’année? Des questions plutôt préoccupantes.
Le gouvernement est vivement interpellé afin que les responsabilités soient situées dans cette situation qui n’honore pas l’école béninoise. Le ministère de l’Enseignement primaire doit, a priori, faire des recommandations fermes à ses structures sous-tutelle, à savoir les circonscriptions scolaires, les Directions départementales de l’enseignement primaire (Ddemp) afin que cesse cette pagaille pour une véritable lutte contre l’analphabétisme au Bénin.
A. B.