Face à la situation sécuritaire du Bénin, surtout les récentes actions des hors-la-loi, Fernand M. Amoussou, Général des forces armées béninoises à la retraite, a exprimé ses inquiétudes et invité l’Etat béninois et les forces de sécurité publique à mieux jouer leurs rôles pour rassurer les populations. Il l’a fait savoir à travers un texte publié hier soir sur sa page facebook. Lisez l’intégralité de son message.
Chers compatriotes et cher(e)s ami(e)s,
La grande criminalité est de plus en plus grandissante dans notre pays. Trois agents de la police nationale viennent de perdre la vie dans l’exercice de leur devoir de protection des populations. Je salue avec respect leur mémoire et présente mes sincères condoléances à leurs familles.
Je tiens également à saluer l’engagement des personnels de la police nationale et des autres forces de sécurité qui accomplissent leurs missions avec bravoure avec des moyens souvent modestes. Je voudrais les assurer de mon soutien fraternel.
Notre pays traverse une vague d’insécurité de plus en plus inquiétante. Nos paisibles populations sont désemparées face à la recrudescence des actes de violence physique sur l’ensemble du territoire national. Les braquages à répétition et les cambriolages de tribunaux et de résidences de magistrats illustrent la gravité de la situation.
Aussi l’environnement sécuritaire dans la sous-région est-il de plus en plus dégradé, voire dangereux. Les perspectives d’un règlement rapide des conflits qui secouent certains Etats voisins et qui alimentent la grande criminalité sont, au stade actuel, incertaines. Les tueries massives de paisibles populations et les enlèvements de jeunes filles qui ont lieu à côté de nous interpellent la capacité de notre pays à se prémunir des dangers actuels et futurs.
Dans ce climat d’incertitude et d’interrogations, la priorité doit être accordée à la sécurité de nos populations. La sécurité doit désormais être au centre des préoccupations, car elle est la première des libertés.
C’est pourquoi, j’exhorte les forces de sécurité, dont je connais la détermination, à redoubler d’effort, de courage et de professionnalisme pour assurer le plus efficacement que possible la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. L’Etat doit s’employer à leur donner les moyens nécessaires et à leur assurer la formation requise.
J’invite les populations à ne point céder à la panique. Le peuple béninois, comme par le passé, doit montrer sa capacité à refuser la fatalité et à se mobiliser, en communion avec les forces de sécurité, pour vaincre l’insécurité.
Nous avons vaincu la grande criminalité par le passé. Nous pouvons encore la vaincre.