En France, le pays dont il a été élu président en Mai dernier, sa côte de popularité est en chute libre. En visite officielle au Mali le samedi dernier, le président français François Hollande a été chaleureusement accueilli comme le sauveur et a même ravi la vedette au président Dioncounda Traoré.
Qui est l’actuel président malien? Aux lendemains de la dernière visite de François Hollande au Mali, il n’est plus si aisé de répondre à cette question. Si beaucoup n’hésiteront pas à répondre que c’est Dioncounda Traoré, il apparaît aux yeux de maints spécialistes et des observateurs attentifs des relations France-Afrique comme un président-lige qui dirige Bamako par procuration. Le président français François Hollande aurait lui, le vrai pouvoir.
C’est lui qui dirigerait Bamako depuis l’Elysée. Le peuple malien lui en a d’ailleurs donné l’onction. A Tombouctou-où il était pour rencontrer les troupes françaises de l’opération Serval- et à Bamako, les populations maliennes ont accueilli Hollande comme un héros qui a sauvé tout un peuple des affres de l’éclosion d’un foyer important du terrorisme international et contre l’intégrisme musulman. Une lutte plus noble et un défi plus important que la lutte pour les indépendances. A ce titre, Hollande passait, aux yeux de beaucoup de maliens comme un héros national à l’instar de Modibo Kéita, le père de l’indépendance du Mali. A Bamako ce samedi, ils n’étaient pas nombreux ces maliens qui ont résisté aux sirènes du cortège du président français. Drapeau français, habits à l’effigie du drapeau, photos de François Hollande, musique folklorique, rien n’a été laissé au hasard. Partout, les populations scandaient : «Hollande, Hollande, Hollande…». Au point où le discours que le président Traoré voulait prononcer à Tombouctou a dû être rapporté. A Bamako, la même attitude a été observée avec des populations qui se sont montrées plus intéressées par le discours de François Hollande que celui de leur président qui fut obligé de demander à plusieurs reprises le silence avant de prononcer son discours. Mais Hollande a été plus écoutée par les populations qui lui ont voué une grande considération pour avoir sauvé leur pays du péril terroriste. C’est ici le sauveur et le libérateur qui proclame sans ambages que le Mali «va connaître une nouvelle indépendance». Une seconde déclaration d’indépendance après Modibo Kéita. Et Hollande le malien de pérorer : «Je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique». Une bien curieuse déclaration pour un président élu par les français mais qui semble être séduit par une si grande attention, loin des corridors de l’Elysée et de la France où il est tombé dans les bas fonds des sondages après quelques mois seulement de pouvoir.