question de la recrudescence des braquages et assassinats de policiers et civils, a, aujourd’hui, le mérite (à quel prix !) d’attirer l’attention sur la manière dont le régime du Changement gère la sécurité. Franchement, si l’on prend en compte le pedigree de ceux-là qui sont en charge de la sécurité de notre pays, on devrait remercier le ciel qu’il n’y ait seulement qu’une demi-douzaine de policiers abattus jusque-là. Et nous devons, à l’avenir, craindre le pire, si le poste de ministre de l’Intérieur ne changeait pas de titulaire.
Le Directeur général de la police nationale (Dgpn), semble, on le sait désormais, décliner et fuir toute responsabilité face à la multiplication des braquages. Sa spécialité, certes, c’est la sécurité. Mais, c’est une sécurité nucléaire. Il détecte les produits radioactifs dans la nature, comme un chien détecte un os dans un détritus.
Mais alors son patron ? Le ministre dit de l’Intérieur ? Il doit son poste parce qu’il sait dire des « Bondieuseries ». Si, tout au moins, il pouvait parler français, on aurait pu l’accepter. Mais en comparaison, le responsable du syndicat des chauffeurs, Ibrahim Abdoulaye, dit « Amanga », serait un agrégé en français. « Amanga » dit au moins des phrases sensées. Contrairement au ministre qui dit carrément des non-sens. Et, plus grave, avec un sourire de croque-mort.
Le ministre de l’Intérieur a fait de très « hautes études », du moins, jusqu’en classe de troisième. Capitaine au Brevet d’étude de premier cycle, il n’aurait jamais eu le bonheur de porter le pantalon kaki. En tout cas, tous ses anciens camarades sont unanimes : il n’était pas une étoile.
Il échoua conducteur de taxi. Pas zémidjan. Taxi « Gbégamey », c’est-à-dire couleur jaune. Après, il était tellement fréquent au commissariat, qu’on le confondait aux policiers. Avec l’avènement des « zémidjan », il rangea son taxi et devient racoleur. Il se retrouvait souvent derrière la station d’essence de Joncquet en train de crier « Lomè, Lomè, Lomè…une place ». Quand il arrive à trouver des passagers pour une voiture, son chauffeur lui jetait 25 Fcfa.
Avec la crise économique, il se rend au Nigéria auprès de son frère. Mais là-bas, aussi, n’était pas rose. Il revient donc à la case départ et devient vendeur de boutique chez le feu Robert Tagnon, ancien ministre du Bénin. C’est là qu’il découvre la filière religieuse. Misère oblige, il découvre Dieu. Surtout que ce dernier lui permettait, par des « alléluia intéressés », de subvenir à ses besoins quotidiens.
Avec des prêches incisives, menaçantes, et des allusions à une prochaine fin du monde, il devient une star dans son village de « Hêtin ». Il se fait élire ainsi Conseiller municipal et s’intégra correctement dans le réseau des mafieux évangélistes. Avec l’avènement du pasteur docteur Yayi Boni, ses prêches s’orientèrent logiquement vers le Changement, et les bienfaits du Changement. Apparemment, il est parmi la catégorie de personnes qui ont mis dans le « congolo » du fils de Tchaourou, qu’il avait le même sang que Jésus. Et comme dans « Le Corbeau et le Renard », le fromage tomba : ministère de l’Intérieur.
Le jour de sa nomination, dans toutes les auto-gares du Bénin, on entendait : « Notre collègue est nommé ». En référence à son passé de taximan, et de rabatteur de passagers. Et partout dans les Ghettos, c’était la joie. C’est leur collègue « Kraka-Djingbin », qui est nommé au ministère de l’Intérieur. De Cotonou à Lagos, en passant par Badagri, Owodé…le même refrain. C’est un frère « Kraka-Djingbin » qui est au ministère de l’Intérieur. Depuis, on ne vole plus en se cachant. Les bandits ne prennent plus aucune précaution. Arrivés et, ceci, quelque part ou n’importe où, ils descendent un ou deux flics tranquillement. Puis, après ils regagnent leurs domiciles pour le partage du butin. Chacun prend sa part.
Les pauvres policiers ne voient que du feu. Un « Dgpn » incompétent ; un ministre de l’Intérieur « Kraka-Djingbin » : ils sont réduits à soigner leurs blessures et à enterrer leurs morts. Impuissants, pris entre deux feux : entre leurs responsables et les bandits.
Malheureusement, dans tout ce Bénin, quartier latin de l’Afrique de surcroît, c’est celui-là que Yayi Boni à trouver, pour le poste de ministre de l’Intérieur.
Finalement, le Changement, c’est une malédiction !