On est en mesure de demander des comptes à ceux qui ont géré la campagne cotonnière 2013-2014, en raison des fiascos qui se sont accumulés durant cet exercice. Un exemple : les conséquences de l’amateurisme de l’Etat, ses décisions arbitraires, la complicité au sommet pour se mettre plein les poches, les choix inopérants, la mauvaise gestion ont occasionné d’énormes pertes évaluées à 49.555.587.302 de Fcfa.
Le coton béninois est toujours malade de ses acteurs qui, depuis deux ans, gèrent la filière comme une épicerie. C’est le moment de fustiger leur gestion qui se révèle calamiteuse et met en relief les supercheries orchestrées dans la chaîne de commandement. Alors que les souvenirs macabres de leur gestion chaotique au sujet de la campagne 2012-2013, n’ont pas fini de s’estomper on se retrouve déjà en face d’autres faits qu’on ne saurait passer sous silence, si l‘on veut que les pratiques en cours cessent. De quoi s’agit-il ? L’Etat en se substituant aux professionnels de la filière l’a plongée au creux de la vague en remettant en selle les vieux démons qui ont charcuté à coup de hache cette activité, rendant totalement les bilans d’activités déficitaires pour faciliter la privatisation de son outil industriel. Après avoir réussi leur crime qui a consisté à assassiner l’activité, ils ont, pendant longtemps, cherché à se frayer un chemin au moment où le secteur a été remis sur les rails d’un développement vertueux, mais ils n’y sont pas parvenus. Il a fallu que ce gouvernement saute les deux pieds joints pour qu’on recommence à s’inquiéter pour l’avenir de l’or blanc. Depuis deux ans déjà, les assassins sont revenus sur les lieux du crime avec comme chef de file la Sonapra. Les anciennes pratiques qui avaient enseveli la filière sont de retour. Elles ont noms : la mauvaise gouvernance administrative avec son lot de méfaits composé de mutations controversées, des recrutements peu convaincants, des tentatives de titularisation de certains responsables non qualifiés. La mauvaise gestion financière caractérisée par l’octroi des primes onéreuses, l’augmentation des charges de la Sonapra chargée de conduire les destinées de la filière, s’ajoute à ce tableau noir loin de redorer le blason d’antan à l’or blanc. A analyser les raisons qui ont accéléré la destruction de la filière coton, il y a l’option de l’égrenage à façon faite par les nouveaux maîtres à bord. Les conséquences d’une telle politique sont lourdes et dommageables pour les entreprises. Elle enrichit des individus qui se greffent sur la chaîne et appauvrissent les entreprises. Du coup, leur compétitivité est compromise. Plus grave, elle n’accélère pas l’optimisation des placements et ne garantit pas la gestion des opérations à terme liées à la vente de fibres qui consiste à saisir les opportunités favorables du marché international du Coton. Un faisceau d’éléments a considérablement contribué à entraver la production de la campagne 2013-2014, avec des chiffres tels que 11 000 tonnes de Coton graine non égrenable, 82 000 tonnes de graines de coton laissées pourrir pour des raisons totalement dénuées de tout sens. L’estimation provisoire des pertes approche la cinquantaine de milliards de Fcfa. Regrettable ! Il faut qu’ils rendent compte des méfaits dont ils sont présumés coupables.