Le Ministre en charge des Relations avec les institutions (Mcri) Gustave Dépo Sonon a rencontré les acteurs de la société civile hier, mardi 21 octobre 2010. Cette rencontre qui a eu pour cadre la salle de conférence de l’Institution, s’inscrit dans le cadre des consultations initiées par le gouvernement dans le cadre des élections.
L’impasse s’épaissit sur la tenue des élections communales et locales avant janvier 2015. Le gouvernement apparemment à l’étroit, tente l’exercice de la voie dérogatoire pour tenir parole, c’est-à-dire, organiser les élections communales et locales avant 2015.
L’exercice semble difficile, mais il compte y parvenir avec l’appui des forces vives de la nation. Pour l’exercice, le Ministre en charge des Relations avec les institutions, Gustave Dépo Sonon, est mandaté pour des séances de consultations tous azimuts avec ces différentes composantes de la nation. L’objectif, affirme-t-il, est de parvenir à recueillir toutes les vues afin de trouver la formule médiane qui rassemblera tous les acteurs. La séance d’hier est pour l’autorité, la seconde d’une série. La veille, affirme-t-il, il a rencontré ce qu’il appelle l’aile dure de l’opposition pour le même exercice. Les échanges, argumente-t-il, ont été cordiaux et ont permis d’entrevoir une décrispation de la tension autour de la question. Bonne nouvelle donc, diront les plus optimistes. Mais pour Joël Atayi Guèdègbé, acteur de la société civile, la bonne foi du gouvernement s’appréciera sur la durée. « Souci de clarification, souci de transparence. S’il s’agit de cela, il est normal d’accompagner toute bonne volonté. Mais s’il s’agit d’instrumentaliser les Ongs, de les manipuler ou de les jeter contre le Cos-Lépi, croyez-moi, chacun se déterminera et le temps nous permettra d’apprécier », a-t-il déclaré.
Société civile ou cadre de concertation
La démarche du gouvernement de lancer des consultations au niveau des composantes de la vie sociopolitique du pays n’est pas en soi mauvaise. Personne n’a vraiment intérêt à attiser les différends entre les parties prenantes en ces périodes déjà critiques. Mais la difficulté pour le gouvernement actuel se trouve toujours dans la forme. Il semble qu’on ne trouve pas toujours la formule idéale pour rassembler tous les vrais acteurs autour de ces questions essentielles. Beaucoup estiment que le geste est exprès et on est tenté de leur donner raison. Hier, la salle de conférence du Mcri était comble, mais les acteurs attendus n’étaient pas au rendez-vous. Les responsables syndicaux étaient quasi absents, les acteurs de la société civile les plus visibles n’y sont pas. Joints au téléphone, certains affirment qu’ils n’ont pas été informés, d’autres fustigent la méthode qui porte selon eux, un arrière goût d’impréparation. « On s’est quand même vu, mais il ne m’a pas informé qu’il organise quelque chose du genre », s’est étonné un acteur de la société civile. S’agit-il d’un semblant de consensus pour dire à la fin qu’on a consulté la société civile ? La question est entière. Mais ce qu’on retient, c’est qu’il y a un peu en excès, les membres du cadre de concertation de la société civile et beaucoup de jeunes. A voir les prises de position antérieures de ce cadre toujours contesté et la mobilisation de la jeunesse à cette rencontre, on peut avoir des raisons justes d’être pessimiste quant à la bonne foi. Mais quoi qu’on dise, les langues se dont déliées et les positions tranchées. Mais la qualité de l’assistance ne permettait pas vraiment de sortir un consensus.
Le gouvernement n’a pas reçu de besoin du Cos
Le Ministre Sonon a été clair. Le Cos-lépi n’a pas encore exprimé au gouvernement, un besoin de financement additionnel. « Jusqu’à nouvel ordre, le Cos-Lépi n’a pas encore exprimé un besoin additionnel. On ne peut pas se baser sur ce qui sort dans la presse. Au début, j’ai entendu 5milliards, après 6 milliards, après 8 milliards. Jusqu’à l’heure où je parle, le gouvernement n’a encore rien reçu d’expression de besoin additionnel par rapport au Cos-lépi. Tout le reste, on le lit dans les journaux », a déclaré le Mcri.