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Ils veulent dissoudre 9 milliards ???
Publié le mercredi 22 octobre 2014   |  24 heures au Bénin


Audit
© aCotonou.com par TOP
Audit participatif de la Lépi
Mercredi 19 Mars 2014, Cotonou : l`opération d`audit participatif de la Lépi se déroule dans tous les arrondissements de Cotonou à l`instar de l`entièreté du territoire national


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La prochaine cible des collectionneurs d’éléphants blancs est désormais connue : le Cos/Lépi déjà vouée à l’abandon et à la casse. Tant pis si 9 milliards pris chez le contribuable y ont été engloutis et que ses responsables en réclament presque autant (8 autres milliards) pour la finition. Pris en sandwich aussi bien par la mouvance, une partie de l’opposition et de la société civile, le Cos est voué aux gémonies sur tous les foras de discussion autour des élections bloquées au Bénin ; sans oublier les injonctions et les coups de boutoirs croisés de la Cour constitutionnelle et du gouvernement. La volonté de détruire cette affaire semble de plus en plus tenace. Pas que ses pourfendeurs préconisent un réaménagement, une accélération des étapes ou une intensification du plaidoyer en vue de conjurer les retards dans les décaissements à son profit. C’est son balayage pur et simple qui est réclamé, à tue-tête.

Son remplacement par une autre structure ? Le prélude d’une nouvelle avalanche de polémiques à propos du profile des remplaçants, leur légitimité, leur compétence, leur appartenance religieuse ou ethnique, leur coloration politique etc...En effet, nouvelle structure suppose nouveau budget, nouveaux chronogrammes, nouveaux recrutements, nouveaux opérateurs et certainement nouveau surcoût. Inutile de rajouter l’accentuation du retard de la correction de la liste électorale informatisée, et sans aucun doute, de nouvelles séquences de déclarations et de contre-déclarations comme en raffolent les animateurs de la vie publique au Bénin. Il paraît qu’il ne fallait pas continuer à gaspiller de l’argent et passer à la confection d’une liste ad´ hoc afin de déclencher le processus électoral au plus tôt. Soit ! Mais tout le monde sait qu’on n’a pas besoin de dissoudre le Cos/Lépi avant de lancer la confection d’une liste parallèle. Il suffit d’en donner le quitus légal à la Céna déjà installée pour que les potentiels électeurs soient appelés à se faire enregistrer manuellement comme cela se faisait au bon vieux temps. Autre détail, la confection d’une liste ad´hoc a aussi un coût alors que la dissolution ou pas du Cos ne saurait mettre un terme définitif au processus de réalisation de la Lépi (autorité de la chose jugée).

Chose curieuse, jamais personne n’a excipé la moindre disposition légale violée par les membres du Cos. Cet organe n’est rien d’autre que le fruit d’un compromis obtenu au sein de la classe politique. Sacca Lafia s’emploie à expliquer, en vain, que tout l’argent du processus est exclusivement manipulé par des fonctionnaires à savoir un régisseur et un contrôleur financier mis à disposition par le ministre des Finances. Ironie du sort, les plus virulents à réclamer la tête de Sacca Lafia, Augustin Ahouanvoebla et compagnie sont les mêmes qui exigent depuis quelques mois la tenue d’assises nationales. Une drôle de manière de souhaiter un dialogue nationale tout en s’insurgeant contre l’instrument de consensus par excellence qu’est le Cos/Lépi qui regroupe aussi bien des élus de la mouvance que de l’opposition ainsi que des hauts fonctionnaires des services techniques de la statistique et de la démographie.

À peine si les dénonciateurs du Cos/Lépi se rendent compte qu’ils ne font pas, tous, le même combat. Le gouvernement et ses supporteurs entendent faire voler en éclat cet organe juste parce qu’ils soupçonnent certains de leurs représentants d’être de plus en plus en rupture de banc avec la mouvance. Les opposants et la société civile s’inquiètent, quant eux, d’un prétendu manque de transparence ou encore d’une entente sacrée entre les membres au détriment des autres. De toutes les façons, aucune des tendances ne se préoccupent de faire réaliser des économies au trésor public puisque tous plaident pour l’abandon pur et simple de ce chantier de plus de 9 milliards.

Ainsi va la politicaillerie au quartier latin...

Par Arimi Choubadé

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