A quelques mois des consultations électorales au Bénin (les locales en décembre, les législatives en mars 2015), certaines catégories d'hommes politiques du pays, notamment les dissidents de la majorité au pouvoir comme ceux de l'opposition, se sont lancés, dans la création tous azimut, de nouveaux partis politiques, soit pour aller à la conquête du pouvoir lors de ses échéances électorales, ou pour négocier des postes politiques auprès des formations qui sortiront victorieuses de ces scrutins.
Selon la plupart de ces nouveaux dirigeants, les anciennes formations politiques existantes n'ont pas pu, depuis l'avènement du renouveau démocratique en février 1990, combler les attentes de la population béninoise, notamment celle de leur garantir une meilleure condition de vie.
Ainsi, la création de ces nouvelles formations politiques pourrait se définir, selon ces nouveaux dirigeants, comme un creuset pour mûrir, cultiver, activer les grandes orientations, notamment l'instauration d'un Etat de droit et de démocratie pluraliste garantissant les libertés fondamentales.
"Le peuple béninois s'est engagé de façon irréversible dans une lutte ardue pour les libertés fondamentales. Mais cette lutte pour la démocratie et la paix afin d'aboutir à un développement harmonieux et durable ne peut-être gagner que par une mobilisation générale ainsi que par une prise de conscience de tous", a confié à Xinhua, Prof Mahougnon Kakpo, Coordonnateur national du Mouvement pour un sursaut patriotique (MSP).
Ce phénomène de floraison des partis politiques s'observe depuis le renouveau démocratique de 1990 et s'accentue à chaque veille d'une consultation électorale, a laissé entendre Mme Rolande Lydie Dessèvi, professeur assistant de Droit public dans une Université privée de Cotonou, dans une interview accordée à Xinhua, ajoutant que si de nos jours, le pays ne comptait pas plus de 200 formations politiques, qu'il n'en est pas loin.
Pour ce professeur de droit public, cette prolifération des partis politiques peut être perçue comme un signe de vitalité de la démocratie béninoise.
Pour le sociologue, Romuald Hounkpatin, ce phénomène de multiplication tous azimut des partis politique à la veille des consultations électorales peut également constituer un handicap au processus de démocratisation en cours au Bénin.
"Cette prolifération des partis politiques peut mettre du plomb dans les ailes de la démocratie, parce que tout simplement s'il y a trop de partis, on n'avantage finalement qu'une seule formation politique", a-t-il déclaré, expliquant que dans ce cadre, c'est plutôt un signe qui suscite beaucoup d'inquiétude.