Devant l’incertitude de la tenue des élections avec le régime en place, plusieurs Béninois commencent par proposer des pistes de sortie de crise. Mais en réalité, il faut éviter le non respect des délais fixés dans le code électoral en vigueur.
L’erreur fatale pour les échéances électorales prochaines au Bénin pourrait être la modification des délais inscrits dans le code électoral. Si jamais le Bénin se mettait à chercher un compromis au sujet de ces délais dans le code électoral, ce sera la porte ouverte à toutes les incertitudes. Dès lors, des opérations prévues pour tel ou tel nombre de jours pourront être modifiées à la guise de ceux désignés pour les faire.
Aujourd’hui, tout le monde constate comment le Conseil d’orientation et de suivi (Cos/Lépi) se joue à raison des Béninois avec des arguments que personne n’arrive à battre en brèche pour le forcer à satisfaire le peuple dans un délai rigoureux. Depuis plusieurs mois, c’est le Cos/Lépi qui s’impose au peuple et donne des rendez-vous non respectés. De même, au sujet de l’inscription complémentaire décidée à la veille des élections de 2011, quel est le Béninois qui pourrait jurer que le délai a été respecté ? Voilà comment la pagaille s’installe dès lors qu’on glisse sur des compromis concernant certaines actions majeures.
Le code doit rester
Le Code électoral actuel a été conçu avec des échéances qui donnent une certaine lisibilité et tout le monde peut s’assurer de ce que le non respect peut coûter des sanctions aux contrevenants. C’est cela qui est normal et nécessaire pour le Béninois. Car, l’on ne peut plus faire confiance à la bonne foi ou à la compétence. Il faut la punition à côté de chaque acte à poser pour que les Béninois puissent bien travailler et respecter les engagements, voire même les serments.
Des tractations sont actuellement en cours pour remettre en cause ces délais qui sauveront la démocratie et certaines personnes de bonne foi, mais naïfs au sujet des machinations en cours, se laissent aller au piège de la modification de la loi électorale sous le fallacieux prétexte qu’on veut organiser les élections communales en 2014.
Si le Cos/Lépi et le gouvernement ont conduit le peuple béninois à perdre le temps jusqu’ici, est-ce l’attente allant du mois de décembre 2014 à janvier 2015 qui tuera les Béninois ?
Exiger les élections pour 2015
Il est un devoir pour les Béninois aujourd’hui d’accepter que la Lépi soit bien faite. Plus aucun compromis n’est utile. Si jamais l’on s’embarque dans une modification de loi non encore appliquée et qui comportait des gages de limitation de fraudes, ce serait dommage.
On peut bien organiser les élections communales en janvier ou début février 2015 et organiser les législatives au début du mois de mars 2015. Un intervalle d’un mois suffit pour organiser deux élections. C’est la Cour suprême qui se charge du contentieux des élections communales. Et c’est la Cour Constitutionnelle qui s’occupe du contentieux des élections législatives. La Céna n’aura pas beaucoup de difficultés si elle est très tôt informée des échéances. Les électeurs étant les mêmes, et les bureaux de vote étant déjà créés, le matériel électoral restera sur place dans les mairies ou les brigades pour servir aux législatives après les communales et locales.
A l’heure actuelle, c’est la seule option paisible qui pourrait sauver le Bénin. Mais si jamais l’on s’embarque dans une compromission de réduction des délais contenus dans le code électoral selon un quelconque prétexte, s’en serait fini des résultats et du déroulement paisible que l’on attend des élections. Le peuple a déjà subi, il vaut mieux conduire le processus à son terme pour qu’au delà du 17 décembre 2014, les corrections conséquences soient faites après l’affichage de la Lépi et qu’en fin décembre 2014 tout le monde soit sûr d’un produit apparemment fiable. Ainsi, en janvier 2015 au plus tard, tous les Béninois seront d’accord que des élections moins frauduleuses pourront se tenir.
Tout ce qu’il reste à faire maintenant pour sauver les finances de l’Etat et arrêter l’avilissement du pouvoir local, c’est de mettre un terme au mandat des maires pour la fin du mois de novembre 2014 par le Parlement. Et il sera enjoint qu’aucun maire jusqu’à nouvel ordre ne peut dégommer le Secrétaire général de la mairie ou nommer un nouveau Secrétaire général. Ainsi, l’on pourra mettre un terme à la ballade maladroite et coûteuse des maires qui laissent leur commune pour aller marcher ou animer des meetings ailleurs en abandonnant les préoccupations des citoyens de leur commune. De plus, cela empêchera que certains éprouvent le vilain plaisir de vouloir mettre rien que des militants de leur parti politique pour assurer l’intérim jusqu’aux élections communales et locales.
Aujourd’hui, plus rien ne doit conduire les Béninois à tenter un autre diable par la queue. On peut décider que la mise à disposition de la Lépi ne saurait dépasser le 15 janvier 2015. Et en conséquence le corps électoral est convoqué, la Céna est mise au travail et les institutions en charge des contentieux s’engagent. Tout compromis visant à réduire les délais du code sera un saut dans l’inconnu où les politiciens qui ne rassurent plus leurs mandants pourront pousser le pays dans l’incertitude.