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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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Perpétuelle remise en cause des décisions gouvernementales : le Bénin, une République des Egoun-goun ?
Publié le jeudi 23 octobre 2014   |  Le Matinal




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Depuis un certain temps, le gouvernement de la Refondation a habitué le peuple à une autre manière de gérer la cité. Celle-là qui consiste à prendre des décisions et, par la suite, à les remettre en cause. Cela amène à se demander si l’on est dans la République des Egoun-goun.


Connaissez-vous les Egoun-goun ? Au Bénin, ce sont des personnes déjà disparues dont les esprits reviennent au cours d’une cérémonie spéciale dans laquelle on les évoque. Les Egoun-goun sont, non seulement, facilement identifiables par leurs accoutrements, mais aussi par leur remarquable danse qui suscite admiration et plaisir. A vrai dire, il y a effectivement du plaisir à assister à leur danse désordonnée. Une danse au cours de laquelle ils vont et reviennent à leur position initiale. Ceci, dans un épouvantable tourbillon de poussière. Dans leurs incessants va-et-vient, ils ont toujours la tête baissée et ont une grosse badine en main qu’ils utilisent pour discipliner les spectateurs indélicats. Depuis 2006, la gouvernance au Bénin frise la danse des Egoun-goun encore appelée « kluitohoun ». A tête baissée comme un mouton qui s’apprête à cogner un autre, le gouvernement prend des décisions et, quelques temps après, après s’être rudement cogné la tête contre un mur de désaveu populaire, il revient, sans préambule, sur ces décisions. Ceci, sans toutefois chercher à cacher sa grosse honte avec les deux mains, comme l’aurait fait toute personne dont la nudité a été vue. Tous les jours que Dieu fait, la nudité intellectuelle du gouvernement en place est vue au point de créer le dégoût chez tout le monde. A l’aune de ses œuvres, on est tenté de dire que le Gouvernement de Yayi Boni est un parfait danseur de « kluitohoun ».

Yayi et ses promesses non réalisées

Acte 1er . Yayi Boni nous a promis la croissance à deux chiffres. Elle est où cette croissance, à 18 mois de la fin de son règne ?

Acte 2. Dans ce pays, il a promis publié les résultats des audits. Les avions-nous vus ?

Acte 3. Quand en 2009, les populations ont contesté la liste des 12 chefs-lieux de département publiée par le ministre Démolé Moko, Yayi Boni a dû enterrer cette réforme administrative dans le profond marécage des idioties. Acte 4. Quand Yayi Boni a dit aux enseignants « Je ne suis candidat à rien », la suite a été le K.o de 2011.

Acte 5. Quand Yayi Boni limoge quelqu’un, il s’arrange toujours pour le nommer à un autre poste.

Acte 6. Souvenez-vous qu’en 2011, lorsqu’il était en campagne pour les présidentielles, il avait promis rembourser les spoulés de Icc services. A l’heure où nous mettons sous presse, a-t-il payé un franc à quelqu’un ? Acte

7. Quand Yayi Boni avait, paraît-il, dit à l’un de ses compagnons de longues dates « Après moi, c’est toi », la suite on la connaît. Par le truchement des vuvuzelas de la refondation, il dit maintenant : « Après nous, c’est nous ».

Acte 8. Quand Yayi Boni a dit, à l’avènement du Pvi, « Je ne recule devant rien », on a vu comment il a reculé avec une sacrée vitesse poursuivant, du coup, Patrice Talon avec sa chicote « tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat ». Les Egoun-goun ou revenants aussi poursuivent les gens avec leur chicotte. Et, on ne doit pas s’en plaindre. Car, c’est ça qui rend le spectacle intéressant.

Acte 9. Après avoir, sans succès, poursuivi Patrice Talon, Yayi Boni est revenu sur sa décision en accordant un semblant de « pardon » à l’intéressé. Du poison au pardon, Talon en est donc sorti victorieux.

Acte 10. C’est dans ce même pays que Yayi Boni a refusé de rembourser les défalcations salariales pour fait de grève en disant : « Qui n’a pas travaillé n’a pas droit au salaire ». A quelques jours de la rentrée, il a accepté rembourser les défalcations salariales de 2012. Comme quoi, au Bénin de Yayi Boni, la parole du chef de l’Etat n’a nullement valeur de loi ni même de circulaire dont la force coercitive pourrait amener le citoyen lambda à s’exécuter.

Acte 11 : Sous le coup de l’émotion, il avait décidé de raser le siège de l’Assemblée nationale en construction. Aujourd’hui, il s’apprête à reprendre les travaux.

Yayi ou le prototype de la contradiction

Toutes ces choses laissent penser que la gouvernance au Bénin n’est rien d’autre qu’un spectacle de « kluitohoun » dans lequel, tyrannique, la panique oppresse les cœurs des spectateurs joyeux qui ne savent plus sur quel pied danse l’homme fort de la Marina. Avec ces revirements auxquels l’actuel locataire de la Marina a habitué les Béninois, il est aisé d’affirmer, avec forte conviction, que les déclarations de Yayi Boni ne sont souvent pas le reflet de sa pensée. Si tu es une femme et que Yayi te dit « Tu es belle », cours et va dans ta chambre pleurer parce que ça signifie « tu es plus laide que le chimpanzé ». Quand il dit qu’il va organiser les élections en 2014, il faut savoir qu’il n’y aura pas d’élections en 2014. La preuve est qu’à propos de la date exacte de la tenue des municipales, il tourne en rond comme le font les Egoun-goun. Si Yayi Boni a dit à quelqu’un qu’il sera son dauphin, que celui-là sache que cela veut dire simplement : « Je serai ton bourreau ». On comprend maintenant pourquoi le 06 avril 2006, le Président retraité Mathieu Kérékou a esquissé des pas de danse. En réalité, ce sage savait déjà que la gouvernance au Bénin ne sera rien d’autre que du « Kluitohoun » qui fera fuir des gens comme Lionel Agbo, Patrice Talon, Olivier Boko, Angelo Houssou et bien de personnes en attente de connaître le bois avec lequel Yayi Boni se chauffe et se réchauffe.

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