Pour mieux comprendre l’utilité de ce montant et les raisons qui sous-tendent ce « rallongement du budget », une équipe du groupe de presse ‘’Le Matinal’’ s’est rendu au siège de Cos-lépi à Agblangandan le mercredi 22 octobre 2014. Des différents échanges, on retient qu’il ne s’agit pas « d’un rallongement du budget ».
« Je ne sais pas pourquoi des gens parlent déjà d’un budget complémentaire. Le travail que nous faisons actuellement est une demande du gouvernement. L’actuel ministre de l’Economie et des finances nous a rencontrés et a demandé qu’on lui fasse le point de ce qui est déjà mis dans le processus de correction de la Lépi et lui dire, ensuite, nos besoins pour tout achever. Les inspecteurs ont déjà pris par ici et en attendant leur rapport, nous, on travaille pour soumettre au gouvernement nos besoins pour déposer définitivement la Lépi ». Cette déclaration est de Nicaise Fagnon, député à l’Assemblée nationale, rapporteur du bureau du Cos-Lépi, chargé de la coordination du budget, surpris hier en pleins travaux avec ses collaborateurs à Agblangandan. D’après ses explications, le montant de huit (8) milliards de FCfa contenu dans la demande qui sera bientôt adressée au gouvernement n’est en rien un surcoût créé par le Cos-Lépi. A l’écouter, « en 2013, un budget de 13,5 milliards de FCfa a été élaboré et soumis au gouvernement pour démarrer et achever les travaux de correction en huit mois ». Malheureusement, poursuit l’ancien ministre des travaux publics, aucun avis officiel n’est venu du gouvernement à ce jour sur ce budget. « Mais face aux commentaires faits dans l’opinion public, le Cos-Lépi a dû revoir le budget en supprimant des rubriques pour se retrouver à un peu plus de 9 milliards de FCfa. A ce jour, le gouvernement n’a pas adopté ce budget », a indiqué Nicaise Fagnon. Seulement, deux avis contraires ont été donnés par le Directeur général du budget en l’espace de deux semaines (5 milliards de FCfa puis 8 milliards de FCfa quelques jours après), selon nos informations.
Les raisons de l’accroissement du budget
« Nous avons demandé 13,5 milliards de FCfa pour un travail à faire en huit mois et le personnel a été recruté à cet effet. Aujourd’hui, nous avons fait déjà 16 mois sans avoir la totalité du montant. Les primes des agents et personnel d’appui, par exemple, qui étaient calculées sur huit mois ont doublé. Il en est de même pour plusieurs autres charges, notamment la collecte qui a mis du temps plus que prévu ; la location de moyens roulants etc. A cette allure et selon le rythme avec lequel on envoie l’argent au Cos-Lépi, pensez-vous que le budget ne va pas s’augmenter ? », s’est interrogé le rapporteur.
Nicaise Fagnon a aussi précisé qu’à aucun moment donné, le Cos-lépi n’a dit au gouvernement ou à l’opinion publique que les récents virements faits devaient suffir pour achever les travaux. « Qui a dit aux gens que le budget défini est de 9 milliards de FCfa ? Retenez ceci : A notre arrivée, nous avons trouvé un reliquat d’environ 400 millions de FCfa dans le compte. Un complément de deux cents millions a été fait par le gouvernement. Le Cos-Lépi a fait un appel de fonds de 3,5 milliards de FCfa dans lequel le gouvernement a positionné en novembre 2013, une avance de deux milliards de FCfa. Le reste (1,5 milliard de FCfa) a été envoyé en janvier 2014. Dès Avril, nous avons sollicité une somme de 6 milliards de FCfa environ pour recevoir deux milliards en juin après l’approbation du conseil des ministres. Il restait environ 4 milliards de Fcfa sur le dernier appel de fonds quand, en septembre, on nous envoie 500 millions de Fcfa et juste après la sortie de Houngbédji, on positionne deux milliards de Fcfa, puis ensuite 400 millions de Fcfa. Tout calcul fait, donne une somme de 9milliards 11 millions de FCfa reçus à ce jour sur une demande de plus de 10 milliards de FCfa », a expliqué le député Fagnon. Il a insisté sur le fait que plus le gouvernement traîne à envoyer les moyens, plus les charges s’augmentent avec des impacts sur le budget de correction.
L’utilité des huit prochains milliards de FCfa
D’après les explications de Nicaise Fagnon, les huit milliards de FCfa qui font l’actualité et qui, effectivement, constituent le montant du besoin en cours d’expression par le Cos-Lépi, vont servir à enregistrer les Béninois de l’Etranger, à poursuivre les opérations sur le terrain (affichages et paiement de primes à plus de 10 mille agents pour des travaux à réaliser) et ensuite pour sécuriser le travail. « Si nous déposons la liste et qu’elle n’est pas sécurisée, l’Etat béninois aura perdu si jamais un incendie ou autre phénomène technique survenait pour endommager le système informatique. La sécurisation consiste à dupliquer la liste puis la mettre dans des conditions qui la préservent contre n’importe quel danger », a-t-il précisé. En plus de cela, le Cos-Lépi a estimé nécessaire de faire en sorte qu’après eux, les techniciens du Centre national de traitement (Cnt) qui vont rester pour veiller sur l’outil (Lépi) ne souffrent pas de moyens au point de l’abandonner. Toutes ces charges sont comprises dans le budget en cours de route vers le gouvernement.
A la question de savoir le délai dont pourrait disposer le gouvernement pour envoyer les huit milliards de FCfa en cours de demande, le rapporteur répond : « le plus tôt serait le mieux ».