La fin des travaux de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale n’est pas pour tout de suite. L’évolution de ce dossier montre qu’en ce moment, il n’y a plus aucune porte de sortie pour le gouvernement à part se prosterner pour les entreprises en charge du chantier. La dernière mauvaise nouvelle est une décision de justice qui est venue dire non au désordre de l’Exécutif. De leur côté, les entrepreneurs jubilent. Et pour cause.
Tout se complique désormais dans ce dossier. A l’étape actuelle, la reprise des travaux n’est plus possible avant 2015. A moins que Yayi et son gouvernement se moquent des lois en vigueur pour faire envoyer le génie militaire, devenu une entreprise pour l’Etat. Mais à cette condition, les caisses nationales devront souffrir pour payer des dommages à hauteur de plusieurs milliards de Fcfa aux entrepreneurs. D’abord, il faut retenir que l’annonce faite par le Conseil des ministres en début du mois pour la reprise de ce chantier a été sans effet. Nous sommes le 24 octobre et la reprise des travaux annoncée pour « la mi-octobre 2014 » n’est pas encore effective. Toutes les négociations (mal conçues) avec les entrepreneurs ont échoué. Aucun engagement du gouvernement n’a été respecté à ce jour. Aucun moyen n’a été mis à la disposition des entreprises en charge du chantier et aucune assise sérieuse n’a été tenue avec leurs responsables pour définir les modalités de reprise. Les matériels de certains entrepreneurs saisis injustement sans aucune décision de justice sont toujours aux mains du gouvernement. Seulement à ce niveau, c’est la Serhau.Sa qui en fera les frais (déjà une facture de 15 milliards de Fcfa à elle adressée). Le chantier n’est pas libéré par l’Etat et les militaires sont encore là, occupant même les laboratoires et bureaux des certaines entreprises. A cette allure, comment les entrepreneurs peuvent-ils reprendre le travail ? Ce qu’il faut retenir, c’est que le gouvernement ne manifeste aucune volonté de voir ce chantier achevé sous peu.
La justice dit non à une reprise bâclée
Le Tribunal de Porto-Novo a refusé de cautionner le désordre. Selon nos informations confirmées par des personnes proches du secteur judiciaire, le président du Tribunal de Porto-Novo a pris une ordonnance le 14 octobre 2014 pour interdire la reprise de tous travaux sur le chantier jusqu’à ce que les travaux d’expertise en cours soient achevés. Une autre source indique que le cabinet dispose encore d’au moins deux mois pour rendre son rapport. ce qui veut dire que le sourire du gouvernement n’est pas encore pour tout de suite et les députés devront prendre soin de leur actuel hémicycle jusqu’à la fin du régime en place.
Même la thèse de génie militaire ne pourra pas prospérer. Les techniciens et autres acteurs du chantier ne sont pas prêts à collaborer si éventuellement, ce sont les forces armées béninoises qui devront aller achever le chantier.
Hervé Aïkpé, et Ahanhanzo-Glèlè, les grands accusés
Comme habituellement rappelé, les maux de ce chantier sont dus à un homme : Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Mais nos investigations viennent de prouver qu’il n’a pas agi seul. Il a plutôt compté sur l’expertise d’un ‘’cadre gaucher’’ qui l’a induit en erreur. Hervé Aïkpé, l’expert en question n’a pas pu aider l’ancien ministre à atteindre son objectif qui était d’arracher, le chantier aux entrepreneurs attributaires au profit d’autres. Le sieur en question, selon nos informations, est celui qui a été coordonnateur dudit chantier. Tout a coulé dans sa main. Qui est-il ? Hervé Aïkpé serait un entrepreneur qui, par le passé, a collaboré indirectement avec Blaise Ahanhanzo-Glèlè à la mairie d’Abomey. C’est lui, qui avait géré les travaux de construction du nouveau palais de la Présidence de la République, à travers l’entreprise Udecto. Pour rappel, ce chantier avait eu des problèmes et mis en régie avec une perte de 4 milliards de Fcfa à l’Etat béninois. Le même Aïkpé est intervenu dans la réalisation du pont péage d’Ahozon qui a souffert (au temps du ministre Sènou) avant d’être corrigé. C’est encore lui qui avait eu la main dans le projet de construction du lycée d’Akodéha, finalement mis en régie. Le comble, c’est que sur ce chantier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, Hervé Aïkpé a travaillé avec l’entreprise ‘’Princesse d’or’’ d’où il a été renvoyé avant d’être subitement bombardé coordonnateur de tout le chantier par le ‘’tout-puissant’’ ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè… A suivre...